LA PREMIERE PARTIE de ce travail a consisté en une analyse génomique d'échantillons de sécrétions respiratoires chez des enfants. L'objectif de cette analyse : détecter par amplification du gène de la réplicase l'existence de coronavirus. En effet, le génome de ces derniers partage certaines similarités de séquence, en particulier au niveau du gène codant pour la réplicase.
Par technique PCR (Polymerase Chain Reaction), les chercheurs ont amplifié le gène de la réplicase dans les divers échantillons analysés à partir d'une séquence génétique incomplète. Plus de six cents prélèvements d'enfants de moins de 5 ans ont ainsi été analysés. Les fragments obtenus par amplification PCR ont été séquencés et leurs séquences ont été confrontées avec celles archivées dans des banques de données.
C'est cette comparaison qui a permis de détecter plusieurs cas d'infection par les coronavirus HCoV-OC43 et HCoV-229E. Mais elle a surtout conduit les chercheurs à identifier un coronavirus encore inconnu : HCoV-NH (NH pour New Haven, la ville dans laquelle il a été identifié). Si la séquence du gène de la réplicase du HCoV-NH est inédite, elle est cependant très proche de celles de coronavirus du groupe 1 déjà connus. Elle présente en effet 70 % d'identité avec les virus HCoV-229 et TGEV (un coronavirus du porc).
Dans un second temps, l'équipe coordonnée par le Pr Esper a recherché le virus nouvellement identifié dans près de 1 300 échantillons prélevés chez 895 enfants. Cette analyse a permis de retrouver HCoV-NH chez 8,8 % des enfants testés. Cliniquement, les sujets atteints présentaient de la toux, une rhinorrhée, une tachypnée, de la fièvre, des anomalies des bruits respiratoires et, parfois, une hypoxie. Dans 63 % des cas, ces infections sont survenues en hiver ou au début du printemps.
L'attention des chercheurs s'est portée sur l'un des enfants : ce nourrisson de 6 mois HCoV-NH + était atteint d'une maladie de Kawasaki. Afin de dire si cette association était fortuite ou s'il existait un lien de causalité, les chercheurs ont procédé à une analyse cas-témoins incluant 11 enfants atteints de la maladie de Kawasaki et 22 témoins. Ils ont alors détecté du HCoV-NH chez 72,7 % des petits malades, contre 4,5 % des témoins. La cohorte étudiée a beau être de taille modeste, le résultat est convaincant : il existe visiblement une très forte association entre l'infection par le nouveau coronavirus et le développement de la maladie de Kawasaki. Une étude de cohorte prospective et des recherches séro-épidémiologiques devraient maintenant être mises en place afin de confirmer le lien de causalité.
Responsable potentiel de la maladie de Kawasaki
Un nouveau coronavirus a été identifié
Publié le 04/01/2006
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> Dr ISABELLE CATALA
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7870
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