Les ministres de l'Agriculture, Jean Glavany, et de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, ont posé lundi la première pierre, au centre de l'INRA (Institut national de recherche agronomique) de Tours-Nouzilly (Indre-et-Loire), de la plus grande animalerie de France consacrée aux maladies à prions.
Ce bâtiment, appelé « Installation nationale protégée pour la recherche sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles », devrait être opérationnel en 2004. D'un coût total de 9,14 millions d'euros, le projet retenu par le GIS (Groupement d'intérêt scientifique), Infections à prions, est financé pour moitié par l'Etat et pour l'autre moitié par la région Centre et le département Indre-et-Loire.
Le laboratoire INRA de Tours, qui travaille depuis 1995 sur les maladies à prions, possède déjà 1 500 souris. La nouvelle animalerie pourra en accueillir 6 000, ainsi que 200 ovins et, pour la première fois en France, une trentaine de bovins. L'endroit idéal pour une approche intégrée des ESST permettant la transposition aux espèces d'animaux d'élevage des connaissances acquises sur l'espèce modèle que sont les souris. Rappelant les limites de l'étude de ces dernières (le développement de la maladie liée au nouveau variant de l'ESB est spécifique pour chaque espèce animale), Roger-Gérard Schwartzenberg a souligné la nécessité de comprendre l'évolution de la maladie chez le bovin.
Parmi les questions en suspens, selon Dominique Dormont (CEA, Orsay), il faut confirmer la nature de l'agent infectieux, déterminer les cofacteurs en jeu et découvrir comment les barrières (espèces, cerveau) sont franchies. En réunissant ovins et bovins en un même lieu, l'animalerie de Tours constituera un outil pratique pour faire le lien entre ESB et tremblante et mettre en évidence une éventuelle transmission de l'ESB aux ovins. Les ovins résistants à la tremblante seront testés pour leur résistance à l'ESB. Autres sujets d'études prévus : la sensibilité génétique des animaux, la transmission verticale, et la diversité des souches de maladie à prions.
Plusieurs organismes partenaires
Il existe actuellement trois animaleries de ce type en Europe, deux en Grande-Bretagne et une aux Pays-Bas. A Nouzilly, les travaux seront menés en partenariat avec les organismes du GIS prions (INSERM, CNRS, CEA, AFFSA, InVS, etc.). Ils viendront compléter ceux du nouveau laboratoire P3 du CEA de Saclay, chargé de la mise au point d'un test sanguin de diagnostic et du criblage de nouvelles molécules thérapeutiques (« le Quotidien » du 15 octobre 2001). Les travaux menés sur des primates, à vocation humaine uniquement, sont pour leur part réalisés à l'INSERM.
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