Un nouveau centre de recherche sur les antiviraux installé à Montpellier

Publié le 28/10/2003
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« Montpellier va devenir une plaque tournante dans la découverte de nouvelles molécules antivirales », déclare Jean-Marc Allaire, directeur Europe d'Idenix Pharmaceuticals. Désireuse d'amplifier et de diversifier son activité de pointe, cette entreprise, qui collabore de façon active et de longue date avec le CNRS, l'université Montpellier-II et l'université de Cagliari, en Italie, a décidé d'y implanter une nouvelle structure de recherche. Les effectifs de la filiale française devraient doubler d'ici 2006 pour atteindre 80 personnes.

Son but : développer des agents innovants susceptibles d'agir sur différentes cibles infectieuses. Son équipe de scientifiques et techniciens aura pour objectif privilégié la synthèse de médicaments issus de la chimie des hétérocycliques (inhibiteurs non nucléosidique de reverse transcriptase). Leurs applications sont notamment le blocage de la réplication du VIH. L'un des projets est le développement jusqu'en phase I d'un microbicide d'utilisation vaginale qui mettrait la femme à l'abri de toute contamination.

Coopération américano-française

C'est un chercheur français, Jean-Pierre Sommadossi, qui, depuis les Etats-Unis, dirige Idenix, dont il a été l'un des cofondateurs en 1998. L'activité de recherche de cette start-up se déroule déjà pour l'essentiel en Europe, où elle est engagée dans la mise au point de traitements puissants et bien tolérés contre les maladies virales à pronostic sévère. Le développement clinique est assuré en collaboration par les structures américaine et française. Plusieurs molécules issues de cette coopération sont actuellement en phase d'expérimentation clinique contre les agents de l'hépatite B (telbivudine, valtorcitabine) et l'hépatite C (NM283). Des projets de recherche visant la découverte et le prédéveloppement de nucléosides ciblant les virus de la famille des (dengue, virus du Nil occidental) sont également en cours.
Les premières mises sur le marché des fruits de la recherche Idenix ne sont pas prévues avant deux ans. N'ayant encore aucun revenu commercial, l'entreprise était jusqu'alors entièrement financée par des investisseurs de capital risque. Elle a cependant réalisé au printemps dernier une alliance stratégique avec Novartis Pharma : ce géant de l'industrie pharmaceutique couvrira l'ensemble des coûts de développement clinique pour les deux premières molécules contre l'hépatite B, commercialisera ces produits et versera à Idenix des redevances basées sur les ventes. Les dirigeants sont confiants car le marché est très prometteur. On estime que plus de 600 millions de personnes sont infectées par le VHB, le VHC ou le VIH dans le monde. Et pour un large pourcentage de patients, les traitements actuellement disponibles n'obtiennent pas de réponse durable à long terme.

Dr Jean Luc BREDA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7414