« J'ai commencé comme opérateur radio dans la marine marchande. Pendant peu de temps, car je n'ai pas pu exercer ce métier sous l'Occupation se rappelle Gabriel Korach(1). J'ai alors gagné ma vie en réparant des postes de TSF.Pendant un certain temps, j'ai exercé le métier d'électroencéphalographiste dépanneur, ce qui m'a amené à m'intérerreer aux problèmes médicaux. Puis le Dr H. Fischgold m'a proposé de m'orienter vers la radiologie. J'ai donc passé mes vacances de Pâques avec, comme livre de chevet, « le Manuel des techniques radiographiques », de Miss Clark, la bible du manipulateur de l'époque.
« Après la fin de la guerre, le Dr Fischgold avait repris le cabinet du Dr Delherm, un des pionniers de la radiologie française et c'est à ses côtés que j'ai fait mes premiers pas. J'ai eu une chance inouïe de rencontrer ce grand monsieur, passionné par la recherche en radiologie. Il était toujours au courant des travaux les plus récents, que ce soit outre-Atlantique ou en Europe. Grâce à son intérêt tout particulier pour l'exploration du système nerveux, je me suis intéressé à la radiographie de précision du crâne, j'ai participé à la conception d'un appareil tomographique, j'ai effectué entre autres des recherches sur le mouvement tomographique le plus adapté à chaque organe. A partir des années cinquante, j'ai travaillé sur l'agrandissement des images, sur la radiographie crânienne isocentrique et la stéréoradiographie. Puis est apparu le Logetron, appareil qui permettait le post-traitement des images en comprimant le contraste d'ensemble tout en accroissant celui des détails. Les images tirées de cet appareil permirent également d'améliorer la qualité des reproductions dans les publications.
La Fondation Rothschild
« 1960. C'est le grand virage de ma carrière : celle de la mise en place du service de radiologie de la Fondation Rothschild. Cette aventure, je l'ai partagée avec le Dr Jacqueline Vignaud, elle en qualité de chef de service et moi en tant que responsable technique. Elle m'a associé à toute une série de recherches, notamment sur la tomographie de l'oreille où je devais assurer la mise au point de la réalisation des incidences appropriées pour mettre en évidence ses structures anatomiques. Nous avons aussi essuyé quelques "échecs" avec la stéréo-angiographie (de lecture difficile), le radiocinéma (les documents n'étaient pas communicables aux médecins prescripteurs) l'angiographie cérébrale agrandie (les neurochirurgiens avaient du mal à intégrer ces images à grande échelle).
L'année du scanner
« Puis arrive 1977, l'année de l'installation du scanner à la Fondation Rothschild (le deuxième appareil en France après celui de la Pitié-Salpêtrière). Ce fut l'occasion d'une nouvelle remise en question. J'ai toujours voulu savoir "comment ça marche". Pour nous former, nous sommes allés en Belgique avec les premiers malades. Ce fut différent avec l'appareil d'IRM dont fut doté le service en 1987. L'équipe médicale a été formée à l'usine de Buc avec les ingénieurs. Il a fallu là encore se replonger complètement dans les bouquins car cette technologie était complètement nouvelle. Un an plus tard, j'ai dû prendre ma retraite. »
Ce technicien autodidacte, animé par sa curiosité et aidé par sa connaissance de l'anglais et de l'allemand, a écrit un manuel de techniques radiographiques du crâne. Ce livre fut réédité deux fois chez Masson et traduit en plusieurs langues (anglais, espagnol, italien). Gabriel Korach a également collaboré à « l'Encyclopédie médico-chirurgicale » et au traité de radiodiagnostic publié sous la direction du Dr Fischgold.
(1) Gabriel Korach. L'évolution de l'imagerie médicale vue à travers une vie professionnelle, « le Manipulateur d'électroradiologie médicale et de radiothérapie », octobre 1995 (numéro spécial),
pp. 40-55.
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