FRACAS. Du fracas et de funestes présages. Une traversée de la nuit, c'est ce que Didier Carette fait de ce « Satyricon » - que l'on écrit plus souvent « Satiricon » - de Pétrone, premier roman latin, du Ier siècle de notre ère, préfiguration d'une littérature picaresque, avec ces héros qui cheminent d'aventure en aventure dans l'Italie méridionale. Encolpe (Georges Gaillard), Giton (Régis Goudot), Ascyltos (Olivier Jeannelle, qui joue aussi Eumolpus). Il ne demeure, on le sait, que quelques fragments de l'ouvrage. Et parmi les célèbres épisodes, le festin de Trimalcion (Laurent Perez). Ici, trois Erinyes (Céline Cohen, Anne Pintureau, Evguéniy Djurov) surgissent, féroces et déchaînées, pour ajouter à la noirceur épouvantable de l'effroi.
Difficile de comprendre l'exact propos. A la fin, le récit de la mort tragique de Pier Paolo Pasolini nous permet de nouer le fil du raisonnement de Didier Carette et de sa compagnie nommée Ex Abrupto.
Il y a là quelque chose d'abrupt, justement. On sait l'obscénité de Pétrone dans ce texte, mais on a du mal à retrouver la santé qui court au long des pages dans cette proposition volontairement très agressive : sons, musiques - et des chansons, très belles, curieusement en espagnol autant qu'un italien - et vocifération des interprètes. Spectateur, on est moins saisi d'effroi que tenu à l'écart. Dommage. Mais le travail est intéressant et fort, audacieux.
Théâtre de la Tempête, grande salle, à 20 h 30 du mardi au samedi, sauf le jeudi à 19 h 30, dimanche à 16 heures (01.43.28.36.36). Durée : 1 h 45 sans entracte. Jusqu'au 23 mai.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature