Les nanotechnologies portent-elles l’avenir de la médecine ? C’est l’un des secteurs les plus prometteurs en matière de recherche. Mais sous le même concept sont regroupées des approches très différentes. C’est tout le champ de la médecine qui est concerné par l’ouverture à ces nouvelles technologies depuis l’imagerie et le diagnostic jusqu’à la thérapeutique bien sûr. Elle repose sur une vraie interdisciplinarité où sont associés dans un même processus l’électronique, les sciences des matériaux, du vivant et de la médecine.
Les États-Unis dans ce domaine jouent le rôle de pionnier. L’Europe s’efforce toutefois de rattraper son retard avec le lancement de Nanomed 2020 lancé en septembre 2012.
Premières avancées thérapeutiques
Mais dès à présent, les premières avancées thérapeutiques sont présentées dans les congrès. Les systèmes les plus divers sont utilisés depuis les nanoparticules jusqu’aux liposomes (sarcome de Kaposi, DMLA) sans oublier les nanocristaux administrés par voie orale (immunosupresseurs lors des transplantations d’organes, cancers hormono-dépendants). On parle ainsi de nanotrains qui ciblent un type spécifique de tumeur. D’autres équipes misent plutôt sur le couple nanoparticules-anticorps. Une autre voie serait de recourir à la stimulation du système immunitaire.
Traitements déjà disponibles
Mais en attendant, des traitements sont d’ores et déjà disponibles. Exemple avec Abraxane® qui après avoir fait l’objet d’un développement clinique dans le cancer du sein et du cancer du poumon non à petite cellule vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché en septembre dernier par la Food and Drug Administration en première ligne de traitement dans l’adénocarcinome du pancréas métastasé en association avec la gemcitabine. Un dossier au niveau européen a bien sûr été déposé.
Pourquoi ce nouveau traitement relève-t-il des nanotechnologies ? Parce qu’il contient des nanoparticules de paclitaxel lié à de l’albumine sérique humaine. À ce jour, l’adénocarcinome du pancréas demeure l’un des seuls cancers à ne pas avoir bénéficié de percée au cours des dernières années. 26 % seulement des patients sont encore vivants un an après l’annonce du diagnostic. La médiane de survie ne dépasse pas trois mois. Certes, ce cancer fait l’objet d’intenses recherches. On recense à ce jour plus de 50 traitements en cours de développement. Mais seulement une dizaine d’entre eux sont en phase III. L’AMM américaine a été obtenue à la suite de la présentation des résultats de l’étude pivot de phase III MPACT (Metastatic Pancreatic Adenocarcinome Clinical Trial) à l’Asco en juin dernier. 861 patients qui n’avaient pas reçu auparavant de traitement ont été inclus dans le protocole. Le groupe qui a reçu Abraxane® associé à la gemcitabine a présenté une survie médiane de 8,5 mois, comparée à 6,7 mois pour ceux traités avec gemcitabine seule. La neutropénie est l’effet secondaire le plus fréquent. Le traitement est administré par voie veineuse en trente à quarante minutes.
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