Cliniques 

Un mouvement de grève à l'automne

Publié le 29/08/2002
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L'actualité de la rentrée pour les cliniques, c'est avant tout le problème préoccupant de la défection des assurances (« le Quotidien » d'hier), s'accordent à dire le patronat (la Fédération de l'hospitalisation privée, FHP), les médecins et les dirigeants de cliniques.

Sans couverture responsabilité civile professionnelle, c'est la mort assurée de centaines de cliniques, prédit le Dr Jérôme Marty, responsable de la Coordination nationale des médecins exerçant en cliniques (CNMC). D'où la multiplication des réunions entre le gouvernement et les sociétés d'assurances depuis quelques semaines, afin d'apporter les modifications législatives indispensables au retour des assureurs sur ce marché.
Les médecins qui exercent en cliniques sont concernés de la même façon, puisque les assureurs menacent également de résilier leurs contrats individuels. Résultat : le mot d'ordre de grève illimitée lancé par les médecins des cliniques à la fin de juin est « maintenu plus que jamais », confirme le Dr Marty. Cette grève, qui doit commencer le 4 novembre (comme celle de l'an dernier), vise à améliorer les conditions d'exercice et la rémunération des chirurgiens libéraux.
De leur côté, les représentants de l'Association des cliniques indépendantes de France (ACIF) ont rencontré hier Olivier Brault, le conseiller technique de Jean-Pierre Raffarin chargé de la santé. Le Dr Olivier Toma s'est rendu à cette réunion avec confiance ; il espère obtenir l'adoption immédiate de la première étape de son plan d'accompagnement censé redynamiser les cliniques, à savoir l'harmonisation dans une même région des tarifs des cliniques - l'harmonisation des tarifs entre régions, puis la mise en œuvre d'une tarification identique entre le secteur public et privé constituent les étapes suivantes.
Un projet que ne défend pas la FHP, qui lui préfère une expérimentation à la pathologie spécifique au secteur privé. « Nous avons des contacts réguliers avec le ministère de la Santé pour préparer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2003, déclare son président, le Dr Max Ponseillé. Nous discutons la revalorisation des tarifs et le rebasage de l'objectif quantifié national (OQN) pour y inclure - et donc pérenniser - le fonds pour la modernisation sociale des cliniques. »
Le déblocage de ce fonds (institué par décret au début du mois juillet) devrait survenir d'ici la fin octobre, selon Max Ponseillé. Les agences régionales d'hospitalisation (ARH) ont déjà calculé le montant exact à attribuer à chaque clinique. D'ici là, les cliniques doivent continuer à avancer sur leur propre budget le financement de la revalorisation des salaires effective depuis quatre mois.

Delphine CHARDON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7166