George W. Bush a désigné l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord, comme des Etats terroristes. Ce propos a été accueilli par des cris de colère, notamment dans le monde arabe et, pour montrer qu'il ne cédait pas aux pressions, le président des Etats-Unis a renouvelé son avertissement aux trois pays concernés.
Dans le même temps, M. Bush a renoncé à intervenir dans le conflit israélo-palestinien. L'affaire du cargo arraisonné avec un chargement d'armes à destination des combattants palestiniens l'a conduit à abandonner Yasser Arafat à son sort. Un intense débat interne à l'administration américaine entre, d'une part, le vice-président Dick Cheney et le secrétaire à la Défense Ronald Rumsfeld et, d'autre part, le secrétaire d'Etat Colin Powell - qui voulait réactiver la mission d'Anthony Zinni, le médiateur américain au Proche-Orient - s'est soldé par un repli tactique de M. Powell. M. Bush applique donc sans nuances son principe : ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous.
Il est encouragé dans cette prise de position par les difficultés à rétablir l'ordre en Afghanistan où un chef de guerre soutenu par Téhéran et qui contrôle un bon tiers oriental du pays, refuse de se plier aux volontés du gouvernement central. Environ 5 000 soldats américains sont en Afghanistan où des combats intermittents les opposent toujours à des membres d'Al Qaïda ou à des talibans qui résistent. Le danger d'enlisement de l'armée américaine est plus grand aujourd'hui qu'il y a deux mois. De son côté, Shimon Peres a révélé au Forum de New York que l'Iran avait donné au Hezbollah libanais 8 000 missiles de courte portée, mais capables d'atteindre les principales villes israéliennes. Une extension du conflit est donc à craindre. Elle encourage Ariel Sharon, qui confine Yasser Arafat à Ramallah, à fermer la porte à une solution politique. D'aucuns se sont offusqués quand le Premier ministre israélien a regretté de ne pas avoir tué M. Arafat en 1982 à Beyrouth ; le propos est violent et peu diplomatique, et s'il a été critiqué par l'administration américaine, il n'en traduit pas moins ce qu'elle pense de l'existence, politique sinon physique, du leader palestinien.
Certes, M. Bush se montre alarmiste et sombre parce qu'il veut faire voter par le Congrès une hausse de 48 milliards de dollars du budget de la Défense, confirmant de la sorte le soupçon que, lors de sa campagne électorale, il a noué une étroite complicité avec le complexe militaro-industriel. Il n'en juge pas moins aujourd'hui que son programme est réalisable : il ne tient aucun compte des objections de plus en vives qu'émettent les capitales arabes.
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