C'EST DANS le cadre de Convergence, un programme centré sur l'hypertendu diabétique de type 2 (voir encadré) qu'est lancé, samedi prochain, le mois de la microalbuminurie.
La progression du diabète et de ses complications est une préoccupation majeure : on estime à 100 000 le nombre de nouveaux cas annuels. Or hypertension et diabète, souvent associés (l'HTA est deux fois plus fréquente chez les diabétiques que chez les non-diabétiques), conjuguent leur agressivité sur le rein. Avant l'apparition d'une protéinurie signant une atteinte rénale déjà évoluée, il est possible d'intervenir au stade réversible de microalbuminurie, définie par la présence de 30 à 300 mg d'albumine par 24 heures.
En fait, il semble que dès l'apparition d'une intolérance au glucose apparaît ainsi une stimulation du système rénine-angiotensine responsable de la constriction des artères glomérulaires, d'une augmentation de la pression dans les capillaires et de lésions de l'endothélium.
Risque cardio-vasculaire multiplié de deux à quatre fois.
Cette atteinte progressive du glomérule aboutit dans un premier temps à une microalbuminurie qui touche de 25 à 30 % des diabétiques après une évolution de dix ans. Celle-ci signe bien sûr la dégradation de la filtration glomérulaire, mais elle est aussi le reflet de l'augmentation du risque vasculaire global. Chez le diabétique, la présence d'une microalbuminurie multiplie par un facteur de 2 à 4 le risque de survenue d'un événement cardio-vasculaire. Le risque d'AVC mortel est multiplié par quatre à trois ans. La microalbuminurie multiplie aussi par un facteur 3 le risque relatif de cardiopathie ischémique chez l'hypertendu modéré, qu'il soit ou non diabétique.
La Société européenne d'hypertension a donc défini la microalbuminurie comme un marqueur fiable de risque cardio-vasculaire chez le diabétique et chez l'hypertendu
Si le dépistage de cette anomalie est si important, c'est qu'elle peut régresser à condition de contrôler parfaitement la pression artérielle et la glycémie. L'étude Life a d'ailleurs montré que la régression de la microalbuminémie sous traitement diminue le risque cardio-vasculaire global. L'étude Ask, chez des sujets noirs, a, pour sa part, mis en évidence le ralentissement de la progression de l'insuffisance rénale lorsque la microalbuminémie diminue. Autant d'arguments pour dépister la microalbuminémie chez tous les diabétiques et chez tous les hypertendus, a fortiori chez les hypertendus diabétiques, dont le risque cardio-vasculaire est particulièrement élevé. C'est donc à cette population que s'adresse le « mois de la microalb », qui commence le 1er octobre.
Initiative de Convergence, avec le soutien des Laboratoires BMS et Sanofi-Aventis, vise à sensibiliser le corps médical à ce test simple. Il peut en effet être réalisé sur un échantillon urinaire en établissant le rapport albuminurie sur créatininémie. Tous les patients, chez lesquels on ne trouve pas de protéinurie à la bandelette urinaire, devraient donc bénéficier d'un dépistage annuel. Un Numéro Vert, le 0 811 46 6000 (depuis un poste fixe), est mis à la disposition des médecins qui souhaiteraient plus d'informations sur cette campagne.
Conférence de presse des Laboratoires Bristol-Myers Squibb et Sanofi-Aventis France avec la participation des Prs Pierre Fontaine (Lille), Jean-Claude Aldigier (Limoges) et Xavier Girerd (Paris).
Convergence fête ses 5 ans
Créé à l'initiative de Bristol-Myers Squibb et de Sanofi-Aventis France, Convergence a pour objectif l'amélioration de la prise en charge des patients hypertendus diabétiques de type 2.
Constitué d'experts cardiologues, néphrologues, hypertensiologues, diabétologues, ce groupe a mis en place différentes actions de formation et d'information pour les spécialistes hospitaliers et libéraux, qui, eux-mêmes, ont ensuite animé des réunions pour les généralistes. Au-delà des symposiums et des séminaires, Convergence a aussi mis en place une vaste enquête épidémiologique « Cardiorenal » afin d'évaluer l'incidence des événements cardio-vasculaires majeurs chez 16 000 hypertendus à haut risque, dont des patients diabétiques, suivis pendant trois ans. Les premiers résultats sont attendus à la fin de l'année. A son actif également des allocations de recherche, une brochure et un CD-rom sur les « 12 mesures essentielles pour l'amélioration de la prise en charge du patient hypertendu diabétique de type 2 » et le « mois de la microalb », destiné à sensibiliser les praticiens à la recherche systématique de ce marqueur de risque rénal et vasculaire.
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