C 'EST une sanction légère, aux yeux des patientes qui ont porté plainte contre lui, qui a été infligée au Dr Gilbert Tordjemann par la section disciplinaire du Conseil national de l'Ordre : une suspension d'un mois, qui prendra effet du 1er au 30 novembre 2001.
L'Ordre avait entendu le sexologue à huis-clos à la suite de la plainte d'une patiente pour attouchements sexuels (« le Quotidien » du 18 juin). La comparution faisait suite à un jugement du conseil régional qui avait prononcé un blâme pour violation du secret médical et défaut d'information ; l'Ordre départemental et le ministère de la Santé avaient fait appel.
Dans le cas de S. P., qui était jugé, la section disciplinaire n'a pas retenu l'accusation d'abus sexuels pour plusieurs raisons : parce que « la pratique de la sexologie implique que le médecine puisse se livrer à des investigations intimes à la fois psychiques et corporelles », parce que le fait d'avoir procédé dans ce cadre à deux touchers vaginaux « n'a rien d'anormal », parce que ces accusations ne reposent que sur les dires de la plaignante. En revanche, elle estime que le médecin n'a pas fourni à sa patiente « des informations suffisantes pour lui permettre de comprendre la nature intime de ses investigations et a obtenu son consentement plus tacite que conscient à certains actes » ; et elle retient contre lui le fait d'avoir révélé à un tiers - son épouse, qui, malgré sa profession de psychologue, ne peut être considérée dans ce cas comme cothérapeute - la pathologie de sa patiente. Et c'est pourquoi elle a donné raison au conseil départemental et au ministère qui souhaitaient une sanction plus sévère.
Le Dr Tordjemann, qui nie tout comportement répréhensible, n'est pas au bout de ses peines puisque, au total, 4 plaintes ont été déposées au pénal (une pour abus sexuels et trois pour viol par personne ayant autorité) et 10 plaintes devant l'Ordre.
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