Il faut attendre 30,5 jours en moyenne pour obtenir une IRM lombaire en urgence. C’est trop, dénoncent les industriels de l’imagerie médicale, qui mettent en cause le sous-équipement de la France par rapport à ses voisins européens.
Regroupés au sein de l’association « Imagerie santé avenir », les professionnels du secteur publient pour la 10e année consécutive une étude qui souligne les retards de la France en matière d’équipements IRM. La France métropolitaine compte 646 appareils (28 nouvelles installations en 2012) alors qu’il en faudrait 1 260 selon l’association. Le délai d’attente moyen en cancérologie dépasse les 30 jours quand est suspectée une extension de la maladie. « Non seulement les objectifs du dernier plan cancer ne sont pas atteints, mais que dire des autres besoins souvent exprimés eux aussi dans les plans de santé publique (AVC, Alzheimer...) », réagit « Imagerie santé avenir ».
De fortes inégalités régionales
Les projets régionaux de santé (2013-2018) prévoient une augmentation d’environ 250 IRM sur cinq ans. Cet objectif ne permettra pas d’atteindre les 15 équipements par million d’habitants (moyenne européenne il y a quatre ans), notent les professionnels du secteur, qui réclament un plan massif de rattrapage pour répondre aux besoins et supprimer les inégalités territoriales. Ainsi le délai moyen pour un rendez-vous d’IRM s’échelonne-t-il de 22,6 jours en Ile-de-France à 49,7 jours en Basse-Normandie. La Bourgogne et la Corse sont les régions les moins bien équipées, selon le cabinet CEMKA-EVAL, qui établit une corrélation entre le taux d’équipements et les délais d’obtention d’un rendez-vous.
Hollande interpellé
Quid du taux de décès par cancer ? Meurt-on plus jeune et plus souvent du cancer dans les régions moins bien dotées en IRM, faute d’avoir été diagnostiqué assez tôt ? À cette question sensible, le cabinet CEMKA-EVAL ne répond pas.
L’association « Imagerie santé avenir » espère que de nouveaux investissements seront débloqués, et place François Hollande face à ses contradictions. Dans un discours sur la lutte contre le cancer prononcé en décembre 2012, le chef de l’État déclarait : « L’accès pour tous à des soins de qualité est une priorité. C’est la qualité de la prise en charge initiale qui fera que l’avenir de chaque patient pourra être modifié. »
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