Un modèle mathématique pour comprendre le virus influenza

Publié le 27/03/2003

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Une équipe annonce avoir mis au point un modèle d'étude de l'infection par les virus influenza. Howard Hughes et Neil Ferguson (Londres) publient, dans « Nature » du 27 mars, les résultats de leurs recherches visant à trouver des facteurs biologiques déterminant les différents modes d'évolution des infections par le virus influenza. Le modèle ne permet pas de prédire l'émergence de nouvelles souches. Mais il suggère qu'il existe une forme d'immunité temporaire qui s'évanouit au bout de quelques semaines et est susceptible d'affecter le mode évolutif de l'infection.
D'une souche à l'autre, les différences portent principalement sur les gènes codant les glycoprotéines de surface, cibles principales des défenses immunitaires. Le virus influenza se distingue d'autres virus à ARN par le faible nombre de nouveaux variants (à l'inverse du VIH ou du virus de la dengue, par exemple).
Un modèle mathématique informatisé a été développé par les chercheurs pour simuler le rythme de la survenue des mutations au niveau des codons, de l'enveloppe virale, en incluant les mutations qui influent sur les propriétés immunitaires du virus, pour tenter de comprendre leurs effets sur la transmission humaine.
Après la réponse immunitaire adaptative qui permet d'identifier les souches virales présentes chez un individu survient une deuxième réponse immunitaire conférant une protection complète contre pratiquement tous les variants du virus influenza, mais seulement pendant une courte période (quelques semaines tout au plus). Cette immunité temporaire non spécifique peut jouer au niveau de l'évolution individuelle et aussi avoir une influence épidémiologique. Son mécanisme demeure obscur. Il reste à l'identifier, ce qui devrait permettre d'élaborer un vaccin.
Le modèle pourrait aussi permettre d'avoir des notions sur la probabilité de l'émergence de nouveaux variants dominants.

Dr Béatrice VUAILLE