U N médecin chinois, exilé aux Etats-Unis depuis un an, vient de provoquer un tollé international en avouant, devant la commission des opérations internationales et des Droits de l'homme de la Chambre des représentants, comment il avait été contraint d'arracher la peau et la cornée des condamnés à mort exécutés en Chine.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhang Qiyue, a immédiatement réagi à ce témoignage. « Il s'agit d'une calomnie haineuse à l'encontre de la Chine découlant de raisons personnelles », a-t-elle déclaré, sans toutefois s'expliquer sur ces raisons personnelles. Parlant de « mensonges sensationnalistes », le porte-parole a assuré que la Chine prohibait strictement le trafic d'organes. « La principale source d'organes humains provient de dons volontaires de la part de citoyens chinois avant leur mort », a-t-elle précisé.
Dans son témoignage, le Dr Wang Guoqi n'a pas hésité à donner des détails plutôt crus. Après une exécution dans la province d'Hebei, raconte-t-il, le prisonnier n'était pas encore mort, il a été placé dans une ambulance où trois docteurs « lui ont retiré ses reins (...) Lorsqu'ils ont fini, le prisonnier respirait encore et son cœur continuait de battre (...) nous sommes restés dans l'ambulance pour retirer la peau. Nous pouvions entendre des gens dehors et, craignant qu'il ne s'agisse de la famille de la victime (...) , nous avons abandonné notre travail en cours de route et le corps à moitié mort a été jeté dans un sac en plastique ».
Un commerce rentable
Ce témoignage intervient après la publication d'un rapport effectué par un célèbre dissident chinois, exilé lui aussi aux Etats-Unis, Harry Wu, qui a révélé l'étendue du trafic d'organes en provenance de Chine, un commerce rentable pour l'Armée populaire de libération (APL), selon lui. Harry Wu a ainsi expliqué que certains condamnés à mort, jeunes et bien portants, font notamment l'objet d'examens médicaux avant leur exécution, afin de vérifier la compatibilité de leurs organes avec les patients qui les recevront. Il affirme que les condamnés sont généralement tués d'une balle dans la tête afin de préserver des organes tels que les poumons, le cœur, le foie ou les reins.
Le Dr Wang, pour sa part, a déclaré qu'il faisait partie d'une équipe de médecins de l'APL affectés aux prisonniers du couloir de la mort de Tianjin (nord-est de la Chine). « Nous devions travailler très vite dans le crématoire, et dix à vingt minutes suffisaient pour arracher toute la peau d'un cadavre », a-t-il dit. « Parce que ce système nous permettait de traiter de nombreuses victimes de brûlures, notre département était devenu l'un des plus réputés et des plus rentables ».
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