UNE JEUNE FEMME MÉDECIN, travaillant au SAMU de Marseille, vient d’être mise en examen par la cour d’appel d’Aix en Provence pour « homicide involontaire ». Le soir du 13 février 2009, la mère d’une jeune femme appelle par deux fois le centre 15 pour obtenir de l’aide pour sa fille, sujette à un malaise accompagné de vomissements, diarrhée, sueurs et douleurs dans la poitrine. Selon les bandes sonores du SAMU, le médecin régulateur envoie au deuxième appel un VSAV sur place, exhortant la famille paniquée à « prendre du Lexomil ». « La télé transplantation n’existe pas » aurait ajouté le médecin du SAMU à la mère de la victime. Réanimée par les marins-pompiers, la patiente a été emmenée à l’hôpital de la Timone par le SMUR St Pierre appelé en renfort. Dans l’ambulance, le médecin note sur l’électrocardiogramme l’existence d’un syndrome de Wolff-Parkinson-White, dont la patiente ignorait être porteuse. Le 1er avril, la victime décède au service de réanimation de la Timone.
L’arrêt de la cour, très sévère pour la jeune médecin, stigmatise sa « négligence » et son « manque d’attention », son « interrogatoire superficiel et incomplet » et ses « propos inadaptés […] reprochables moralement ». L’arrêt estime que le médecin urgentiste, qui ne pouvait prétendre à une surcharge de travail ce soir-là, « n’a pas commis une simple erreur de diagnostic, mais une défaillance dans sa mission qui consistait à apporter une réponse appropriée ».
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