Jugé en fin de semaine dernière au tribunal correctionnel d’Arras pour avoir agressé sexuellement 16 patientes et une aide-soignante, un médecin généraliste de 33 ans a été condamné samedi à 5 ans d’emprisonnement couplés à une interdiction à titre définitif de pratiquer la médecine ou une activité en contact avec des mineurs. Incarcéré depuis près de 11 mois, il demeure ainsi maintenu en détention et va être inscrit au fichier des délinquants sexuels.
Ce médecin devra par ailleurs se soumettre pendant 8 ans à un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins. Réalisée en mars dernier, une expertise psychiatrique recommande « un traitement par castration chimique » au regard du « manque flagrant d’empathie » chez cet homme atteint d’« addiction sexuelle ». Vendredi, au deuxième jour du procès, le médecin prévenu ne s’est pas déclaré contre ce type de traitement, à condition qu’on lui démontre que cette démarche s’avère « scientifiquement efficace ». Le généraliste encourait une peine de 10 ans de prison. Lors de son réquisitoire, la procureure a dressé le portrait d’un médecin « prédateur sexuel » qui « ne considère pas ses patientes comme des personnes, mais comme des choses, comme des proies ».
Au moment du verdict, le généraliste a finalement été reconnu coupable d’atteintes sexuelles sur 13 patientes en ayant abusé de l’autorité conférée par ses fonctions. Ces femmes âgées de 14 à 48 ans au moment des faits étaient pour la plupart en situation de vulnérabilité avérée. « Toutes ces femmes sont sous curatelle, mineures, victimes antérieurement d’abus sexuels, ont eu une enfance maltraitante, souffrent de dépression ou de violences conjugales », a résumé la procureure. Les agressions auraient débuté en novembre 2007, tandis que ce jeune praticien venait de s’installer comme généraliste à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais). La dénonciation des faits par l’une d’elles avait conduit à sa mise en examen en mai 2009 pour atteintes sexuelles avec de l’autorité conférée par ses fonctions. Devenu ensuite médecin coordinateur au Centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer en novembre 2009, il aurait récidivé en janvier dernier en agressant sexuellement une stagiaire aide-soignante dont la plainte a conduit la justice à l’écrouer.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature