Vendredi dernier, le Dr Xavier Rucquois, médecin généraliste installé dans le petit village de Massignac (Charente), a vivement réagi dans les colonnes de « La Charente libre » aux propos de Nathalie, nouvelle habitante d’Angoulême qui, quelques jours auparavant, relatait dans ce journal sa « galère » pour retrouver un médecin traitant. Partout, elle s’est entendu dire que les praticiens, débordés, ne pouvaient prendre de nouveaux patients.
« Je pense simplement que les médecins veulent aujourd’hui un confort de vie professionnelle au détriment du patient, avait estimé, dépitée, Nathalie. Serment d’Hypocrate (sic), cela vous dit bien quelque chose non ? À moi, oui. Quant aux médecins que j’ai contactés, je ne sais pas si aujourd’hui ce serment a grande valeur morale. »
Ne pas insulter mon médecin s’il refuse le « NS »
Piqué au vif, le Dr Rucquois, a publié en retour un « serment du patient », sous la forme d’une dizaine d’engagements susceptibles d’aider Nathalie à « trouver un rendez-vous » et à établir « une relation basée sur le respect mutuel » avec son médecin.
Premier commandement : « Je jure de ne pas insulter mon médecin s’il refuse de marquer sur l’ordonnance "non substituable" », attaque le médecin généraliste, « ni s’il ne marque pas l’antibiotique tant désiré et recommandé chaudement par ma voisine, victime d’un rhume atroce ». Et de continuer, toujours sur le même ton : « Je promets de ne pas claquer la porte et d’aller voir le médecin voisin si mon médecin refuse ma demande d’arrêt de travail pour ce même rhume. »
Honorer de ma présence mon rendez-vous au lieu d’aller faire mes courses
Le Dr Rucquois apprécierait aussi que le patient « s’engage à venir honorer de [s]a présence le rendez-vous pris – au pire d’avoir la politesse de l’annuler avant si [il] doi[t] partir absolument faire [s]es courses avant que cela ferme ».
Autre commandement que le médecin charentais – qui n’est probablement pas le seul – souhaite voir appliquer par le patient : « Je ne ferai jamais la remarque "encore en vacances !" à mon médecin qui vient d’afficher dans sa salle d’attente sa semaine de congés annuels ».
Enfin, indique le médecin, ce serait fort agréable si le patient acceptait de ne pas lui reprocher « sa demande d’honoraires pour les interminables certificats [réclamés], souvent le samedi matin en urgence… ».
Le serment du patient est à lire dans son intégralité ici, le coup de gueule de Nathalie là.
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