CINEMA
DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE RENEE CARTON
D EUX filles et un garçon. Rien d'original. L'une des filles veut - croit - tirer les ficelles, manipuler les jeux de l'amour et de la séduction. Elle sera d'une certaine manière prise à son propre piège, dans la tradition du marivaudage.
Ce pourrait être du Rohmer n'était le langage. Jacques Doillon a soigneusement écrit les dialogues en « langue jeune », ou supposée telle, mêlant le verlan et les expressions détournées, dont le titre est un exemple. Comme souvent avec le réalisateur de « la Fille de 15 ans » et du « Petit Criminel », qui n'aime rien tant que filmer les ados, plus ou moins attardés, on a l'impression d'être dans l'improvisation.
Il y a une mise en scène certes, le trio soigneusement situé et chorégraphié dans l'espace de la boîte de nuit puis de la chambre d'hôtel où se passe la plus grande part de l'intrigue. Mais l'essentiel est dans les dialogues, le langage cru (du genre « elle s'en bat les couilles de ça ! »). Et, même si l'on n'est pas un fanatique du langage béni par l'Académie française, on reconnaîtra que c'est fatigant. Dans ces conditions, Lou Doillon, la fille du réalisateur, Caroline Ducey (qui semble plus jeune que dans le fameux « Romance » de Catherine Breillat) et Guillaume Saurrel (pour la première fois à l'écran) et les autres ont bien du mérite à faire exister leurs personnages. On dira que Doillon a bien saisi la vérité d'une certaine jeunesse ; si c'est le cas, il en a aussi saisi la vacuité.
* Louche.
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