Un mariage indien triomphe à Venise

Publié le 11/09/2001

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I L y avait deux réalisatrices seulement en compétition à la 58e Mostra de Venise. L'une d'elle a gagné la récompense suprême, que son pays, qui produit le plus grand nombre de films au monde, n'avait pas remporté depuis près de 45 ans (grâce à Satyajit Ray). L'Indienne Mira Nair a reçu le Lion d'or pour « Monsoon wedding », « l'histoire d'une famille pendjabi comme la mienne et un chant d'amour à ma ville, New Delhi », dit-elle. Une comédie musicale et colorée confrontant tradition et modernité à l'occasion d'un mariage arrangé qui réunit les frères, oncles et cousins venus du monde entier.

Le jury présidé par Nanni Moretti a choisi pour son grand prix un film très différent, signé de l'Autrichien Ulrich Seidl, « Hundstage » (« Canicule »), qui fait le portrait au vitriol, avec des images glauques, de quelques spécimens de la classe moyenne autrichienne, entre orgies, sado-masochisme, solitude et alcool.
Il a aussi récompensé du prix du meilleur réalisateur l'Iranien Babak Payami, pour « Raye Makhfi » (« Vote secret ») et du prix du meilleur scénario le Mexicain Alfonso Cuaron, pour la joyeuse comédie d'initiation sexuelle « Y tu mamà tambien ».
Le cinéma italien, présent en force, n'a pas été oublié, avec les deux prix d'interprétations aux acteurs incarnant le couple de paumés de « Lucce dei miei occhi » (« Lumières de mes yeux »), de Giuseppe Piccioni, Sandra Ceccarelli et Luigi Lo Cascio.
Et la France ? En dehors de la compétition officielle, un autre jury décernait les prix Cinéma du présent. Le Lion de l'année est allé à « l'Emploi du temps », de Laurent Cantet, inspiré par l'affaire Romand (cet homme qui a réussi pendant de nombreuses années à faire croire à sa famille qu'il était médecin). Et un prix spécial a distingué « le souffle », de Damien Odoul.
Peu avare de récompenses, le festival de Venise a aussi attribué un Lion du futur (doté de 100 000 dollars et de 20 000 mètres de pellicule, pour un premier film), qu'a reçu le jeune cinéaste slovène Jan Cvitkovic pour « Kruh in mleko » (« Pain et lait »).

CARTON Rene