Enseignement des soins d’urgence

Un logiciel de simulation pour les étudiants lyonnais

Publié le 25/01/2006
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

AVEC DES PERSONNAGES et des décors parfois dignes de la série « Urgences », le logiciel de simulation MicroSim propose de multiples scenarii permettant de s’aguerrir aux techniques de premiers secours. Chacun d’eux met en scène un patient virtuel pour lequel il faut établir un diagnostic, puis employer les techniques de réanimation les plus appropriées, chronomètre en main. A la fin de la session, une analyse détaillée des performances réalisées est fournie à l’étudiant, doublée d’un historique de ses entraînements.

Ce logiciel développé par Laerdal – société qui a été une des premières à commercialiser les mannequins d’entraînement à la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) dans les années 1950 – n’a évidemment pas pour vocation de se substituer à l’enseignement, mais de le compléter avantageusement. C’est du moins ce qu’a expliqué le Pr Olivier Bastien, professeur d’anesthésie-réanimation à l’université Claude-Bernard, qui a participé à la présentation de ce nouvel outil. «On ne peut plus augmenter le nombre d’enseignements dirigés sur mannequin, a-t-il souligné, mais on ne peut pas, non plus, se permettre qu’un médecin sorte de la faculté sans connaître les techniques de RCP.»«Le meilleur moyen est donc de fournir, en plus des cours, des cas cliniques et de voir si les étudiants parviennent à les valider», ajoute-t-il.

Assurer un accès équitable.

Les enseignants, chargés dans un premier temps d’aider les étudiants à prendre en main et maîtriser le logiciel, peuvent également commenter et suivre l’évolution des performances de chacun d’eux. Une nouvelle activité qui apparaît «chronophage», selon le Dr Bernard Bui-Xuan, maître de conférence à l’université Claude-Bernard, mais également gratifiante puisque certains étudiants semblent s’être tellement piqués au jeu qu’ils utiliseraient le logiciel même après la session d’examen. Avant de demander à l’université d’acquérir ce nouvel outil, qui représente un investissement de 60 000 euros, le Dr Bui-Xuan avait d’ailleurs effectué un premier test, à la fin de 2004, qui s’était révélé très positif.

Actuellement, 400 étudiants de 2e année disposent donc d’un accès illimité et 24 heures/24, au logiciel MicroSim. Cet accès se fait à partir de tout ordinateur connecté à Internet, sans distinction de système d’exploitation et de navigateur, via la plate-forme Spiral (Serveur pédagogique interactif de ressource d’apprentissage de l’université Lyon-I). Mais, le fait de disposer d’un accès n’implique pas forcément d’être en mesure de pouvoir s’en servir : si les étudiants sont pratiquement tous informatisés, 30 % d’entre eux n’ont pas encore d’accès à Internet haut débit, de type Adsl. Avant de développer ou d’étendre l’utilisation de ce type de logiciel, l’université devra donc s’assurer d’un accès équitable pour tous.

> CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7885