A DEFAUT de prévenir la violence et la délinquance des jeunes, comme le souhaiteraient certains dès les trois premières années de la vie, il existe un lieu fermé pour tenter de ramener dans le droit chemin des adolescents violents qui ont des troubles du comportement.
Les 12-18 ans concernés sont désinsérés socialement et déscolarisés. Quelques-uns ont connu la prison, d’autres ont fugué et la plupart ont essoufflé les institutions classiques d’aide aux jeunes délinquants.
Depuis 2000, la Structure intersectorielle de prise en charge des adolescents difficiles (Sipad) est installée dans l’enceinte du centre hospitalier spécialisé Sainte-Marie de Nice (Alpes-Maritimes). Les admissions se font à la demande du juge pour enfants, de l’Aide sociale à l’enfance, de l’intersecteur de pédopsychiatrie ou des familles elles-mêmes. La Sipad (12 places) fonctionne, en partenariat avec la justice et l’enseignement, avec une équipe pluridisciplinaire composée d’un psychiatre, de vingt infirmiers et aides-soignants, d’un psychologue, d’une psychomotricienne, d’une institutrice spécialisée, d’une assistante sociale et de deux éducatrices de la protection judiciaire de la jeunesse. Ici, tout est conçu dans le respect des règles édictées dès l’entrée.
A chaque manquement, une sanction. Les activités du centre visent à développer le contrôle et l’estime de soi, qu’il s’agisse du théâtre, de la peinture, du karaté ou des soins esthétiques.
On compte 62 % de garçons pour 38 % de filles, d’un âge moyen de 16 ans. Un tiers présentent des psychoses ou des schizophrénies et les autres des troubles de la personnalité. Deux sur trois ont été retirés de leur famille et souvent placés avant leur hospitalisation.
En six ans, la Sipad a vu passer 365 jeunes. Certains y ont séjourné un mois, la majorité six semaines, et des hospitalisations plus longues sont de temps en temps nécessaires pour établir un bilan indispensable à une bonne orientation. Ils sont très abîmés quand ils arrivent, et une poignée d’entre eux n’éviteront pas la prison tôt ou tard, reconnaissent les encadrants. Ces derniers sont soumis à une forte pression, au point que les 29 intervenants ont dû être renouvelés une fois depuis l’ouverture de la Sipad.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature