Une équipe américaine montre que les femmes atteintes de lymphangioléiomyomatose (LAM) pulmonaire ont une fréquence fortement accrue de méningiome. Le lien entre les deux pourrait passer par la progestérone.
La LAM, à laquelle on reconnaît des formes spontanées et des formes héréditaires, touche principalement les femmes. Elle se caractérise par un type inhabituel de cellules musculaires lisses qui envahissent et obstruent les tissus pulmonaires (voies aériennes, vaisseaux sanguins et lymphatiques). La maladie se manifeste par une dyspnée, des douleurs dans la poitrine, une toux et des crachats hémoptoïques. D'autres organes peuvent être touchés.
La LAM étant associée à une autre affection rare qui touche le système nerveux central, la sclérose tubéreuse, une équipe américaine (NHLBI) a fait une IRM et un scanner à 250 femmes atteintes de LAM, à la recherche de lésions de sclérose tubéreuse. Les auteurs ont eu la surprise de constater que 8 de ces 250 femmes avaient un méningiome, alors que la fréquence du méningiome dans la population est de 1 sur 20 000.
Les auteurs ne savent pas si c'est la LAM elle-même ou son traitement qui induit le risque accru de méningiome. D'un côté, on sait que le cellules musculaires lisses anormales produisent des facteurs de croissance qui peuvent favoriser le méningiome. Mais, de l'autre, comme la LAM survient préférentiellement chez les femmes en âge de procréer, on a pensé qu'elle était sous influence hormonale et on la traite par la progestérone. Or, on sait que la progestérone peut stimuler la croissance des méningiomes, car ils contiennent des récepteurs spécifiques à cette hormone. D'ailleurs, un antiprogestérone, le RU486, a fait l'objet d'essais dans le méningiome (travaux du Pr Baulieu ; lire « le Quotidien » du 8 janvier 1993). Certes, reconnaît Joel Moss, principal auteur de ce travail, certaines femmes de l'étude n'étaient pas sous progestérone. Mais il n'est pas exclu que de faibles doses contenues dans une contraception ou un THS aient pu jouer un rôle.
Moss fait deux recommandations : premièrement, chercher un méningiome par IRM chez les femmes atteintes de LAM ; deuxièmement, si un méningiome est découvert, ne pas traiter la LAM par la progestérone.
« JAMA » du 17 octobre 2001.
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