CET AVIS de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé fait suite aux premiers résultats de l’étude SAGHE (santé Adultes GH Enfant), mise en place en 2007. Ils rapportent « une surmortalité par rapport à celle observée dans la population générale. Le risque augmente chez les patients ayant reçu de fortes doses, au-delà de celles autorisées dans les AMM ».
En France, sur la période d’observation, 1985-1996, 70 décès sont habituellement observés pour 7 000 personnes. Chez les 7 000 sujets traités et enrôlés, 93 décès ont été relevés, soit 23 de plus que ceux attendus. La surmortalité est liée à la survenue de complications vasculaires cérébrales (hémorragies) et de tumeurs osseuses. En revanche, aucune augmentation des décès par cancers. Ces 7 000 personnes représentent la grande majorité des patients traités par l’hormone de croissance de synthèse. Il s’agit de ceux l’ayant reçue dans le cadre d’un déficit hormonal isolé (en l’absence d’autre pathologie endocrinienne ou tumorale) ou d’une petite taille idiopathique.
Cependant, le caractère observationnel du travail ne permet pas d’établir avec certitude une relation de cause à effet. Notamment, il ne peut éliminer d’autres facteurs risquant d’influer sur la surmortalité. C’est pourquoi les données de l’étude SAGHE demandent à être confirmées dans d’autres populations. L’AFSSAPS a donc fourni ces résultats à l’Agence européenne du médicament (EMA), laquelle devrait réexaminer les conclusions et établir d’éventuelles recommandations. En outre, des compléments par des études de morbidité devront discerner d’autres facteurs susceptibles d’avoir influé sur la mortalité.
Grâce au registre de l’Association France Hypophyse, il apparaît qu’environ 10 000 jeunes adultes ont été traités de 1985 à 1996. Un nombre identique de patients est actuellement sous traitement, puisque, selon les relevés de remboursements de l’Assurance-maladie, ils sont environ 10 000.
L’Agence a informé les professionnels de santé, les endocrinologues et pédiatres en priorité. L’information est également portée à la connaissance des patients. Un numéro Vert est ouvert : 0800 007 120.
lequotidiendumedecin.fr, le 13/12/2010
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