Un lien entre l’exposition au bisphénol A et l’obésité vient d’être établi dans une enquête épidémiologique menée chez des enfants et adolescents américains. Selon cette étude qui paraît aujourd’hui dans le « JAMA »*, les enfants obèses sont aussi ceux qui ont été le plus exposés à ce perturbateur endocrinien qui modifierait de nombreux métabolismes hormonaux. Le bisphénol A, qui a été récemment interdit dans la fabrication des biberons, intervient dans celle de très nombreux plastiques et dans les matériaux au contact des aliments.
L’étude a porté sur une cohorte bien connue, la NHANES (National and Health and Nutrition Examination Survey) où l’exposition au bisphénol A est ubiquitaire puisque 92,6 % de la population testée, âgée de 6 ans ou plus, présente un taux urinaire détectable.
Les auteurs ont donc comparé l’indice de masse corporelle à la concentration urinaire du BPA qui est proportionnelle à l’exposition. Les 2 838 enfants âgés de 6 à 19 ans de cette cohorte ont été répartis en quartiles en fonction de l’IMC (indice de masse corporelle). La prévalence de l’obésité était de 17,8 % (n = 590) et de surpoids 34,1 % (n = 1047). Les concentrations urinaires en bisphénol A dont la médiane se situait à 2,8 ng/ml ont été également séparés en quartiles. Après ajustement pour l’âge, l’ethnie, le niveau d’éducation, le sexe, la ration calorique quotidienne, le temps passé devant la télévision… et tous les facteurs confondants de l’obésité, les auteurs montrent que le quartile le plus haut pour l’IMC correspond au quartile d’excrétion urinaire le plus élevé ; et inversement…
JAMA 2012 ; 308 [11] : 113-1121.
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