« Lear », d'après Shakespeare, est le projet qui resta dans les tiroirs de Giuseppe Verdi toute sa vie durant. Ce n'est qu'à la fin du vingtième siècle que le baryton allemand Dietrich Fischer-Dieskau convainquit son compatriote le compositeur Aribert Reimann d'écrire, quasiment sur mesure, ce rôle pour lui. L'uvre fut créée à l'Opéra de Munich en 1978 et, depuis, a connu de nombreuses reprises dont sa création à Paris en 1982.
Ce n'est pas la première fois qu'Amsterdam la voyait puisque le même Hartmutt Haenchen l'y avait dirigée dans une production du Komische Oper de Berlin en 1987 mais c'est son entrée au répertoire, qui est déjà très riche en uvres du XXe siècle, que marquait cette production de l'Allemand Willy Decker réalisée à l'origine pour l'Opéra Saxon de Dresden. Belle réalisation dans un décor minimaliste avec sa direction d'acteurs très claire, proche des techniques du théâtre bréchtien, qui permet une grande compréhension de l'action.
On retiendra la très belle incarnation du Roi Lear par John Bröcheler, celles de ses trois filles par Isoldé Eichleep (Goneril), Rita Cullis (Regan) et Gabriele Fontana (Cordelia). Le Fou, incarné par Alexander Olivier, est irrésistible et David Cordier, en Edgar, très émouvant.
Hartmutt Haenchen à la tête du Nederlands Philharmonisch Orkest a dirigé avec beaucoup de clarté, à un niveau sonore parfois un peu excessif, cette partition très complexe qui fait appel à un énorme effectif, augmenté de nombreuses percussions.
Het Musiektheater Amsterdam (00. 20. 551.89.22). Prochain spectacle lyrique : « l'Élixir d'amour » (nouvelle production de Guy Joostens, dirigée par Gabriele Ferr[152]) du 3 au 16 décembre et du 6 au 14 juillet 2002.
« Lear » sur CD
Deutsche Grammophon vient de rendre disponible sur deux CD le « Lear » d'Aribert Reimann sur un livret de Claus H. Henneberg d'après « King Lear », de Shakespeare, dans la version enregistrée lors des premières représentations de l'uvre créée le 9 juin 1978 à l'Opéra d'État de Bavière, à München, sous la direction de Gert Albrecht.
Pour cette création, rien moins que l'immense Dietrich Fischer-Dieskau dans le rôle-titre, véritable instigateur de l'uvre, et son épouse, le soprano Julia Varady, pour Cordelia. Hans Günter Nöcker, David Knutson, Helga Dernesch, Karl Helm, complètent cette superbe distribution de la création dont la mise en scène était signée du regretté Jean-Pierre Ponnelle. Le livret du coffret reprend outre la totalité du libretto, les commentaires sur l'uvre de Fischer-Dieskau et le journal de la création du compositeur Reimann qui éclairent beaucoup l'audition de cette partition fascinante.
1 coffret de 2 CD Deutsche Grammophon/Universal. ADD. Enregistrement public 1978. Durée : 143 minutes.
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