LE LAUREAT de la bourse Lilly oncologie 2005 est le Dr Fabrice André pour un projet de recherche sur « l'identification des biomarqueurs prédictifs du bénéfice des anthracyclines chez des patientes porteuses d'un cancer du sein localisé opéré ».
Partant de l'observation que seul un faible pourcentage de patientes (10 %) tire un bénéfice des anthracyclines et que la faible valeur des facteurs prédictifs cliniques ne permet pas de limiter les indications des anthracyclines, le lauréat va chercher à identifier des biomarqueurs permettant de mieux cibler les patientes susceptibles de bénéficier de cette thérapeutique. Dans une première étape, il comparera les profils d'expression génomique de 50 patientes « répondeuses » à 50 « non répondeuses » aux anthracyclines en situation néoadjuvante afin de sélectionner les gènes associés à la chimiorésistance.
La seconde étape consistera à réaliser un marquage par immunohistochimie des biomarqueurs sélectionnés sur un « tissu-array » contenant des tumeurs de 800 patientes incluses dans deux essais randomisés évaluant le bénéfice d'une chimiothérapie adjuvante. L'hypothèse testée est que les gènes sélectionnés dans la première étape seront prédictifs du bénéfice des anthracyclines chez les patientes porteuses d'un cancer du sein opéré.
Prix spécial du jury.
Exceptionnellement, un deuxième prix a été accordé cette année : le prix spécial du jury, décerné au Dr Jérôme Alexandre pour ses recherches sur « l'influence des mutations de l'ADN mitochondrial sur la sensibilité aux cytotoxiques des cellules tumorales ».
Ce projet doit permettre d'améliorer la compréhension des mécanismes de chimiorésistance et notamment le rôle des mutations de l'ADN mitochondrial (mt) qui code pour des protéines de la chaîne respiratoire.
Ces mutations pourraient être responsables d'une interruption de la respiration mitochondriale (souvent observée dans les cancers) et aussi de la production de radicaux libres dans la cellule. Les modifications du stress oxydatif pourraient changer la sensibilité aux antitumoraux. Les conséquences de ces mutations sont sans doute fonction de leur site sur l'ADNmt.
Pour tester cette hypothèse, le chercheur se propose d'utiliser des lignées primaires de tumeurs solides humaines et des hybrides transmitochondriaux composés du noyau d'une cellule tumorale et de mitochondries exogènes porteurs d'une mutation définie. Il examinera ensuite la possibilité de détruire préférentiellement des cellules tumorales porteuses de mutations de l'ADNmt en exploitant le niveau élevé de radicaux libres et leur vulnérabilité à un stress oxydatif exogène engendré par des inhibiteurs de la superoxyde dismutase. Ce travail pourrait permettre d'identifier un nouveau mécanisme de chimiorésistance et fournir un rationnel pour de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblées sur les cancers présentant des mutations de l'ADNmt.
Soutien et information.
En accordant à chacun des lauréats une bourse de 15 000 euros, l'institut Lilly permet d'approfondir la recherche clinique et préclinique afin d'améliorer les traitements en oncologie. Outre le soutien à la recherche dans plusieurs domaines thérapeutiques, l'institut Lilly est aussi très engagé dans des programmes d'information pour les patients et les professionnels de la santé.
D'après une conférence de presse des Laboratoires Lilly dans le cadre d'Eurocancer
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