« Osez et amusez-vous », a coutume de dire aux jeunes chercheurs la biologiste Ethel Moustacchi, prix d’honneur 2011 de l’INSERM (page 17). La recherche comme un jeu ? Un jeu addictif, selon l’Américain Bruce A. Beutler, lauréat du prix Nobel de médecine avec le Français Jules Hoffmann et le Canadien Ralph Steinman, décédé trois jours avant l’annonce de la distinction. Grâce à un père scientifique, Beutler s’est intéressé au travail de laboratoire dès 12-13 ans. « C’est alors que j’ai décidé de mon avenir et c’était formidable, c’était comme être un joueur qui ne peut s’arrêter. »
Jules Hoffmann et Bruce Beutler, récompensés pour leurs travaux sur le système immunitaire, sont à Stockholm, où ils recevront demain (jour anniversaire de la mort d’Alfred Nobel, le 10 décembre 1896) leur prix (10 millions de couronnes, un peu plus d’un million d’euros au total). De conférences de presse en réunions, notamment avec de jeunes scientifiques, ils ont distillé leurs conseils. Pour espérer décrocher un Nobel, dit Hoffmann, « il faut trouver un sujet ayant du potentiel tout en n’étant pas celui auquel tout le monde s’intéresse ». Et ensuite, il faut être confiant. Il faut aussi être patient. La perspective est moins attrayante : « C’est comme rejoindre une religion, comme devenir un moine. » Ce que Beutler confirme en reprenant son image du jeu : il faut persévérer « avec le mental d’un joueur professionnel ». Là, on n’est plus du tout dans le domaine de l’amusement.
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