La douleur chronique est considérée actuellement comme un phénomène dynamique complexe résultant de nombreuses modifications physiopathologiques touchant les systèmes nerveux central et périphérique.
aujourd'hui, la prise en charge de la douleur chronique tend à privilégier une approche multimodale au sein de laquelle les associations de plusieurs molécules ayant des modes d'action différents prend une place grandissante.
À propos de cette approche, Robert B. Raffa (Philadelphie) a souligné que l'association fixe de paracétamol et de tramadol, grâce à des modes d'action complémentaires, a un effet synergique et procure une efficacité supérieure à celle obtenue avec l'une ou l'autre des deux molécules utilisées seule. Dans une étude récente du GRTF-ZAL-1 Study Group (1), les auteurs ont comparé, pendant une période de 10 jours, l'efficacité et la tolérance du tramadol seul (50 mg) à celles de l'association paracétamol-tramadol (325 mg/37,5 mg) chez des patients souffrant d'une douleur au moins modérée liée à une lombalgie non spécifique. Le nombre de comprimés absorbés a été comparable dans les deux groupes, autrement dit la consommation de tramadol a été plus faible dans le groupe association (172,5 ± 46,6 mg contre 227,3 ± 59,7 mg ; p < 0,001). Davantage de patients ont jugé la tolérance bonne ou très bonne dans le groupe association par rapport à ceux du groupe tramadol seul, et significativement moins d'effets indésirables ont été constatés dans le groupe association (p < 0,001). Cette possibilité de réduire les doses est intéressante dans les pathologies douloureuses chroniques qui imposent un traitement au long cours.
Cette tendance s'observe dans les différentes recommandations qui, comme l'a indiqué Joseph Pergolizzi (Baltimore), privilégient la sécurité d'emploi du traitement analgésique. En effet, dans les pathologies rhumatismales douloureuses chroniques telles les lombalgies, l'arthrose ou la fibromyalgie, qui partagent des mécanismes physiopathologiques multiples impliquant une sensibilisation périphérique et/ou centrale, l'intérêt de l'association de plusieurs antalgiques apparaît de plus en plus évident.
(1) Perrot S, Krause D, Crozes P, Naïm C. GRTF-ZAL-1 Study Group. Clin Ther 2006;28(10):1592-606. D'après un symposium organisé par le Laboratoire Grünenthal.
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