« NOTRE étude indique qu'un traitement par trandolapril plus vérapamil réduit significativement l'incidence de la microalbuminurie chez des sujets atteints de diabète de type 2 et à l'albuminurie normale, par rapport à des sujets sous placebo. Le trandolapril seul semble aussi faire décroître l'incidence de la microalbuminurie, alors que le vérapamil n'a pas d'action. L'action de l'association trandolapril plus vérapamil et du trandolapril seul en prévention de la microalbuminurie dépasse les attentes fondées uniquement sur des modifications de la pression artérielle », écrivent les investigateurs de l'étude Benedict (Bergamo nephrologic diabetes complication trial), Piero Ruggenenti et coll. (Bergame, Italie).
L'étude était conçue au départ pour tester l'efficacité, en prévention de la microalbuminurie du diabétique de type 2, hypertendu et à albuminurie normale, soit d'un IEC (trandolapril, des laboratoires Abbott), soit d'un inhibiteur calcique non dihydropiridine (vérapamil), soit de leur association, soit d'un placebo. L'étude a été menée de façon multicentrique en double aveugle avec tirage au sort des patients. Tous avaient plus de 40 ans, un diabète datant de moins de vingt-cinq ans, une TA dépassant 130 et/ou 85 mmHg, une albuminurie inférieure à 20 μg/min.
Le traitement proposé aux 1 204 participants comportait quotidiennement : soit 2 mg de trandolapril et 180 mg de vérapamil (libération prolongée), soit 2 mg de trandolapril, soit 240 mg de vérapamil LP.
5,7 % sous bithérapie, 6 % sous trandolapril.
L'objectif principal de l'étude, l'apparition d'une microalbuminurie dépassant 20 μg/min a concerné 5,7 % des sujets sous bithérapie, 6 % de ceux sous trandolapril, 11,9 % de ceux sous vérapamil et 10 % des témoins. Le facteur d'accélération estimée, qui quantifie l'effet d'un traitement par rapport à un autre dans la progression ou le ralentissement d'une maladie, a été de 0,39 dans la comparaison bithérapie-placebo, de 0,47 entre trandolapril et placebo et de 0,83 entre vérapamil et placebo. L'association entre l'IEC et l'inhibiteur calcique a retardé l'apparition de la microalbuminurie d'un facteur 2,6 et le trandolapril seul d'un facteur 2,1. « Nos résultats démontrent que la microalbuminurie peut être prévenue au cours du diabète de type 2 », concluent les investigateurs italiens.
Si aucun arrêt prématuré n'a été relevé en raison d'une insuffisance rénale aiguë ou d'une hyperkaliémie, neuf traitements ont été interrompus dans les groupes sous IEC en raison de l'apparition d'une toux. Deux participants, l'un sous bithérapie, l'autre sous vérapamil, ont stoppé en raison de l'apparition d'un retard de conduction auriculo-ventriculaire ; enfin, cinq décès d'origine cardio-vasculaire ont été enregistrés (un sous trandolapril, un sous vérapamil et trois sous placebo).
« New England Journal of Medicine », vol. 351, n° 19, 4 novembre 2004, pp. 1941-1951.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature