« Il y a malheureusement beaucoup de priorités » en Afghanistan, mais, poursuit le Dr Nilab Mobarez, présidente de l'association Bactriane, créée pour défendre le droit des femmes et des enfants afghans (« le Quotidien » du 31 octobre 2001), « on pense que l'enfant est le plus vulnérable. La mère aussi ». Les taux de mortalités infantiles et maternelles sont respectivement de 18,5 % et 1,7 %. Un enfant sur quatre ne fêtera pas son cinquième anniversaire.
Parce qu'à Kaboul, il n'existe aucune structure pour répondre aux besoins en chirurgie pédiatrique pour la mère et l'enfant, le collectif Enfants Afghans*, né d'une coopération entre Bactriane et l'association La Chaîne de l'Espoir du Pr Alain Deloche, soutient le projet de création d'un centre de chirurgie pédiatrique pour la mère et l'enfant. Cet établissement, qui sera le premier du genre en Afghanistan, prendra en charge les grossesses à risque, les nouveau-nés nécessitant une intervention chirurgicale, voire des enfants plus âgés et vivant avec des malformations.
« Il s'agit d'un projet modulaire, explique le Dr Mobarez. En fonction de l'argent que nous récolterons, nous ajouterons des modules d'activité. Le but étant évidemment de prendre en charge le plus d'enfants et de pathologies possible. »
Le coût du projet est estimé à 4 millions d'euros (hors frais de fonctionnement). Un minimum de 1,5 million d'euros est indispensable pour lancer la première étape de réalisation du projet. A ce jour, 600 000 euros ont été récoltés, à la suite d'une campagne d'information et de sensibilisation au sort des femmes et des enfants afghans menée en partenariat avec TF1 et avec le soutien de nombreux médias. Le 20 novembre dernier, TF1 a lancé une série de spots avec Muriel Robin, Marine Jacquemin (reporter à TF1) et Nilab Mobarez. Un comité a été mis en place pour s'assurer de la transparence financière d'utilisation des fonds collectés.
Tout est cassé
Un premier voyage d'évaluation a permis de faire un état des lieux. « Triste bilan : à Kaboul, les hôpitaux sont ouverts, mais il n'y a pas de médicaments. Par exemple, il n'y a pas de bandelettes urinaires, raconte le Dr Mobarez . Bref, tout est cassé. Le gouvernement essaye actuellement de construire un plan de santé. La ministre de la Santé a bien défendu son projet à Tokyo (Japon). Elle nous donne beaucoup d'espoirs. Nous devons lui présenter le projet d'hôpital, à la fin du mois de février. »
L'hôpital devrait comprendre des salles de consultation spécialisée, des salles d'opération, la réanimation, l'hospitalisation, un laboratoire et une pharmacie, une salle de formation et des locaux techniques et administratifs. Le projet architectural a été conçu en tenant compte notamment des risques sismiques en Afghanistan.
* Enfants afghans, 96, rue Didot, 75014 Paris, CCP 9999Z, www.enfantsafghans.com.
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