Un homme d’ordre

Publié le 30/10/2013

Article réservé aux abonnés

Patrick Bouet, le nouveau président de l’Ordre des médecins n’est pas parvenu à se faire élire par hasard. Il est « l’homme du moment », riche d’une conjonction d’influences diverses. Porteur de « la valeur patrimoniale » que constitue la déontologie médicale et connaissant l’Ordre de l’intérieur, son élection le rend acteur du renouvellement de la « vieille Maison ». Son itinéraire n’est pas pour autant classique pour gouverner l’honorable institution. Ni mandarin, ni issu des quartiers bourgeois, ce médecin généraliste de 57 ans est un homme de la synthèse entre les ruptures et la continuité. Il est parvenu au sommet en faisant reconnaître ses qualités d’organisateur et d’homme d’ouverture. Par son élection, les médecins lancent un message de modernité et semblent vouloir tourner une page de leur histoire. Fier de sa pratique médicale dans le plus souffrant des départements français, le 93, le docteur Bouet est par nature et conviction conscient des changements de la société et de la réalité de l’exercice médical actuel. L’homme connaît toutes les formes d’exercices. Libéral dans sa ville de Villemomble en Seine-Saint-Denis dans la banlieue pluriethnique de Paris, ancien attaché hospitalier, enseignant en médecine générale, actif dans le milieu humanitaire des dispensaires, il est sensible et respectueux de toutes les cultures. Petit-fils de résistant, militant communiste, se sentant proche des messages politiques et sociaux de Geneviève De Gaulle et de Simone Veil, amoureux des Cévennes protestantes, terre d’accueil dans les heures les plus tragiques de l’Histoire, le nouveau président est le témoin du changement. Il lui reste à prouver que les médecins sont décidément bien « dans la vie réelle ». L’homme de combat est porteur d’un destin.

Pascal Maurel