Mai 2002, en Autriche. Un homme de 42 ans, non fumeur, est vu en consultation pour un problème de coloration de la peau qui a commencé quelques mois plus tôt, par une teinte légèrement bleu gris, et qui s'est accentué au fil du temps. A l'examen, il est bleu gris de la tête au pied, y compris au niveau de sclérotiques, des muqueuses et des ongles.
Il se trouve qu'il a une rhinite allergique et que, pour la soigner, il vide chaque semaine, depuis quatre ans, un ou deux flacons de 10 ml d'un vasoconstricteur nasal, provoquant une rhinopathie induite.
Une goutte de ce vasoconstricteur contient, entre autres, 0,85 mg de protéine d'argent. On établit le diagnostic d'argyrisme généralisé et on effectue une biopsie au niveau du cou ; on constate un pigment brun foncé périvasculaire dans les muscles, les nerfs, les glandes sudoripares et le derme.
Les colorations métalliques de la peau peuvent être provoquées par la diffusion hématogène ou l'application topique d'argent, de bismuth, d'arsenic, de fer, de titanium, de mercure ou d'or. Les médicaments contenant des protéines d'argent devraient être utilisés avec précaution, particulièrement s'ils sont en vente libre.
« The Lancet » du 14 février 2004, p. 532.
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