Cinéma
« Le Coeur ailleurs », de Pupi Avati
Nello a 35 ans, il n'a jamais connu de femme et ne veut pas travailler avec son père, le tailleur des papes et des cardinaux. Professeur de latin et de grec, il ne s'intéresse qu'aux poètes anciens, ce qui en fait un bon enseignant, en ces années vingt, mais ne l'aide guère dans la vie réelle. Nello, qui a « le cur ailleurs », c'est un peu Pupi Avati. « J'ai vécu moi aussi ce malaise, ou ce mal-être face au monde réel et matériel », dit-il.
Avati a choisi de situer son histoire dans le passé, pour mieux se concentrer sur ses personnages et aussi parce que l'idée du film lui est venue d'une histoire racontée par ses parents (il est né à Bologne en 1938) : un hospice pour aveugles où, une fois par semaine, on organisait des thés dansants pour distraire les jeunes filles qui vivaient là et donner à des hommes seuls la possibilité de trouver l'âme sur.
Nello va donc trouver la femme de sa vie, celle annoncée par les poètes. Son initiation amoureuse ne sera pas celle qu'il attendait mais sa naïveté, son extrême douceur le protégeront d'une certaine façon.
Avati fait ainsi vibrer comme il le souhaitait deux ressorts, l'un comique, l'autre poignant, avec un personnage dont l'inadaptation émeut autant qu'elle fait rire.
C'est le charme de ce mélodrame à la facture classique auquel un acteur inconnu en France, Neri Marcorè, apporte épaisseur et subtilité tandis que Vanessa Incontrada, mannequin qui débute au cinéma, est la beauté même. Ajoutons-y les décors somptueux ou bucoliques de Bologne et la présence à la limite du burlesque de Giancarlo Giannini, et laissons-nous attendrir.
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