Un médecin gynécologue d’Alès (Gard) a été mis en examen, jeudi 9 juillet, pour viols aggravés par abus de fonction, a appris « Le Quotidien » auprès du procureur adjoint du tribunal de Nîmes Stéphane Bertrand. Au moins trois patientes auraient porté plainte contre le praticien sexagénaire.
Remis en liberté après sa garde à vue, il a été placé sous contrôle judiciaire « avec interdiction d’exercer la gynécologie, de quitter le territoire, de s’approcher de ses anciennes patientes », précise le procureur adjoint. Exerçant sa profession en cabinet de ville, ce médecin est accusé de viols par une dizaine de patientes. Certains faits sont récents, d’autres sont plus anciens et pourraient, selon Stéphane Bertrand, être prescrits. En France, le délai de prescription pour viol est actuellement de 20 ans – une proposition de loi adoptée en mai par le Sénat prévoit de la porter à 30 ans.
Audience à l’Ordre
En janvier, les pratiques supposées déviantes du médecin avaient fait l’objet d’une audience de la chambre disciplinaire régionale du conseil de l’Ordre des médecins. La décision avait été mise en délibéré. « Cette procédure n’a rien à voir avec celle que nous menons. Les enquêteurs n’ont pas contacté l’Ordre. Les deux enquêtes sont distinctes », précise Stéphane Bertrand.
Certaines patientes reprochent au médecin des gestes et des paroles déplacées sur leurs pratiques sexuelles. « Il a introduit ses doigts dans mon vagin et m’a demandé si c’était agréable, a témoigné l’une d’elles dans « Midi Libre ». Je ne comprends pas ce que vient faire la notion de plaisir dans une consultation gynécologique. J’ai écrit au conseil de l’Ordre. » Une autre a évoqué « des tapes sur les fesses ».
Présumé innocent, le médecin nie catégoriquement les faits. L’instruction judiciaire est menée par la juge Evelyne Martin au tribunal de grande instance de Nîmes.
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