ON CONNAIT la sécurité routière, peut-être moins la sécurité solaire. Pourtant, elle existe. D'ailleurs, selon un sondage Ifop, « les Français et le soleil en 2000 », son action est reconnue par plus de 85 % des Français. Depuis 1994, l'association, créée à l'initiative d'un groupe de scientifiques, dont le Dr Jean-Pierre Cesarini (Inserm), s'efforce de sensibiliser la population aux risques sanitaires liés à la surexposition au soleil. Elle est ainsi à l'origine d'un programme pédagogique, « Vivre au soleil », qui est soutenu par l'Institut national du cancer et donne son nom à un site Internet (www.vivreaveclesoleil. info) et se décline « à l'école », en « centre de loisirs » et « en famille ».
Agir dès l'enfance.
Le soleil, c'est bien, en abuser… L'idée que le soleil peut aussi être dangereux pour la santé entre progressivement dans les têtes, mais les chiffres demeurent : l'incidence du mélanome double tous les douze ans environ. Mille cinq cents décès et plus de 8 000 nouveaux cas sont recensés chaque année. Le mélanome est la première cause de mortalité par cancer chez les jeunes adultes. Et 500 000 interventions de la cataracte sont pratiquées chaque année en France (c'est d'ailleurs le premier acte chirurgical).
Les instances scientifiques internationales sont unanimes : c'est dès l'enfance qu'il faut agir. La sécurité solaire a donc lancé (en collaboration avec l'association La main à la pâte et les Editions Hatier) son programme d'éducation solaire, lequel inclut un « Guide de l'enseignant ». A partir d'avril, les élèves sont invités à mener avec leur professeur une investigation scientifique au long d'une dizaine de séances, au cours desquelles ils étudient les origines des couleurs de peau, l'atmosphère, les UV et les différents moyens de protection… Des expériences sont par exemple menées avec un papier qui devient bleu lorsqu'il est exposé aux UV. En juin, les jeunes citoyens deviendront eux-mêmes acteurs de prévention puisqu'on leur demandera de s'investir dans une action de sensibilisation auprès de leurs camarades et de l'ensemble de la communauté éducative.
Trois cents classes pilotes avaient joué le jeu en 2005, 2 000 enseignants s'étaient inscrits l'an dernier. Des témoignages d'enseignants figurent sur le site. «Lors de nos réflexions sur le rapport entre la couleur de peau et la sensibilité de la peau exposée aux rayons du soleil, une de mes élèves d'origine malgache a eu cette réaction: “Maîtresse, pour une fois qu'il y a un avantage à être noir” », raconte ce professeur.
Les inscriptions sont ouvertes pour 2007 pour tous les professionnels de l'éducation.
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