SEULEMENT 19 services médicaux en milieu carcéral en 2001, contre 34 en 1999, ne pratiquent pas la substitution. Il s'agit à 90 % de petites maisons d'arrêt accueillant moins de 100 personnes. « Les interruptions de traitement ne concernent plus que 5,5 % des personnes sous substitution à leur entrée en prison sur la période de novembre à décembre 2001 », assure le garde des Sceaux en réponse à une question écrite du député UMP de Haute-Marne, François Cornut-Gentille, sur la toxicomanie chez les détenus. « Les progrès accomplis démontrent que les établissements pénitentiaires se sont ouverts au dispositif général des soins », conformément à la loi du 18 janvier 1994 selon laquelle les structures médicales pénitentiaires relèvent de la Santé et à la note interministérielle du 9 août 2001 qui coordonne la prise en charge des toxicodépendants.
Dans la prise en charge des détenus toxicomanes, « une étape nouvelle a été franchie avec la circulaire du 30 janvier 2002 sur la primo-prescription de méthadone », souligne également Dominique Perben. Elle permet aux médecins des Unités de consultation et de soins ambulatoires (Ucsa) et des Services médico-psychologiques régionaux (Smpr) « d'initialiser le traitement » derrière les barreaux. Et, pour faciliter la tâche des personnels pénitentiaires, un guide des bonnes pratiques de substitution, rédigé par 2 membres de la Commission nationale consultative des traitements de substitution, va être diffusée d'ici à la fin mars 2004.
Un tiers des détenus usagers de drogue.
Trente-deux pour cent des entrants en prison déclarent une utilisation prolongée et régulière d'au moins une drogue (produits illicites et médicaments) dans l'année précédant leur incarcération. La moitié d'entre eux usent d'opiacés. Un tiers des nouveaux détenus fait état d'une consommation excessive d'alcool, révèle une étude réalisée en 1997. Les Smpr implantés dans 26 établissements pénitentiaires, comme les Ucsa, ont pour rôle d'offrir des soins aux détenus. De son côté, la note Santé-Justice-Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie du 9 août 2001 « coordonne le dispositif de prise en charge des personnes dépendantes d'un produit psychoactif. Elle fixe, dans chaque prison, le repérage systématique de situations d'abus ou de dépendance, une prise en charge adaptée au détenu, le renforcement de la prévention, la préparation à la sortie, et elle propose des mesures d'aménagement de peines ».
Enfin, 16 prisons dotées d'une antenne toxicomanie et 41 centres extérieurs spécialisés dans les soins aux toxicomanes (Csst) sont impliqués dans l'accompagnement (suivi et préparation à la sortie). Ils interviennent en milieu ouvert comme en milieu fermé.
Le financement de ces actions est assuré par des crédits interministériels déconcentrés, dans le cadre de conventions départementales d'objectifs pilotées, notamment par la direction de l'Administration pénitentiaire.
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