DANS LE CAS de Mme Aubry, il y a plus une incompatibilité d’humeur entre elle et François Hollande qu’une divergence de fond. Elle n’a jamais caché son jugement négatif sur l’ancien premier secrétaire du PS et a porté sur lui des jugements sévères pendant la primaire socialiste, laquelle aura contribué à diviser les candidats, même si, par la suite, ils se sont tous ralliés à M. Hollande. Le choix de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre tombait sous le sens, car il est le clone idéologique du président, ce qui évitera des frictions entre l’Élysée et Matignon, mais aussi parce que François Hollande, sous le couvert d’une grande amabilité, ne pardonne pas à ses anciens adversaires. Dans son discours d’intronisation à l’Élysée, il a réussi à dire du bien de tous ses prédécesseurs, sauf de Nicolas Sarkozy. Dès lors, il ne risquait pas de proposer Matignon à Martine Aubry qui, mercredi dans « le Monde », confirmait que le choix de M. Ayrault était « politique », c’est-à-dire qu’il correspond à la volonté du président d’être assuré de la docilité sans réserves de son gouvernement.
Le choix de M. Ayrault, discret et pondéré, à la tête du gouvernement est celui d’un homme dont on dit qu’il est parfois autoritaire, mais qui sera d’autant plus obéissant qu’il approuve totalement la politique que le président veut mettre en œuvre à partir d’aujourd’hui. Qu’on ne compte pas sur la moindre reculade de M. Hollande. Il fera ce qu’il a annoncé. C’est l’imprévu qu’il aura du mal à gérer, surtout si cet imprévu est en contradiction avec son programme. Il a rencontré un premier écueil dès lundi dernier, quand il a essuyé le refus de Mme Aubry. Cela remettait en cause la parité hommes-femmes au sein du gouvernement, alors qu’il en avait fait l’une des promesses les plus importantes de sa campagne électorale. Tout à coup, lui et M. Ayrault ont été confrontés à la nécessité de trouver assez de femmes compétentes pour rétablir la parité. Toujours soucieux de créer le consensus, il a nommé Laurent Fabius au poste de ministre des Affaires étrangères, bien que l’ancien Premier ministre de François Mitterrand ait fait campagne pour le non au traité constitutionnel européen en 2005, ce qui ne manquera pas d’inquiéter nos partenaires au sein de l’Union. On y verra une nouvelle preuve de l’invulnérabilité en politique, en l’occurrence celle de M. Fabius : le mauvais choix d’un jour n’insulte jamais l’avenir.
Sans aller jusqu’à rejoindre l’analyse de Jean-François Copé, qui parle d’une « cohabitation » de l’Élysée avec le PS, on admettra que le « président de tous les Français » n’a plus son propre parti dans la poche. Loyalement, Martine Aubry fera une campagne assidue pour les législatives et tentera de donner une majorité au président Hollande. Elle affirme ne pas vouloir rester à la tête du PS au-delà du mois d’octobre. Dans ce cas, il est vrai, la difficulté de former le gouvernement n’aura été qu’une anicroche sans conséquence.
Il faut noter la nomination de Christine Taubira à la Justice, de Pierre Moscovici à la tête d’un gros ministère de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur, de Marisol Touraine aux Affaires sociales et à la Santé, de Manuel Valls à l’Intérieur, de l’entrée de Cécile Duflot (EELV) au gouvernement, au poste de l’Égalité des territoires et du Logement, de Jean-Yves Le Drian à la Défense (il y était attendu), de Nicole Bricq à l’Écologie, de Stéphane Le Foll, fidèle ami de M. Hollande, à l’Agriculture, d’Arnaud Montebourg à un curieux ministère du Redressement productif, de Michel Sapin, autre compagnon de route du président, à l’Emploi et au Travail, de Marilyse Lebranchu, aubryiste, à la Réforme de l’État, de Jérôme Cahuzac au Budget et de Najet Vallaud-Belkacem aux Droits des femmes (elle est aussi porte-parole du gouvernement).
DANS LE CAS de Mme Aubry, il y a plus une incompatibilité d’humeur entre elle et François Hollande qu’une divergence de fond. Elle n’a jamais caché son jugement négatif sur l’ancien premier secrétaire du PS et a porté sur lui des jugements sévères pendant la primaire socialiste, laquelle aura contribué à diviser les candidats, même si, par la suite, ils se sont tous ralliés à M. Hollande. Le choix de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre tombait sous le sens, car il est le clone idéologique du président, ce qui évitera des frictions entre l’Élysée et Matignon, mais aussi parce que François Hollande, sous le couvert d’une grande amabilité, ne pardonne pas à ses anciens adversaires. Dans son discours d’intronisation à l’Élysée, il a réussi à dire du bien de tous ses prédécesseurs, sauf de Nicolas Sarkozy. Dès lors, il ne risquait pas de proposer Matignon à Martine Aubry qui, mercredi dans « le Monde », confirmait que le choix de M. Ayrault était « politique », c’est-à-dire qu’il correspond à la volonté du président d’être assuré de la docilité sans réserves de son gouvernement.
Le choix de M. Ayrault, discret et pondéré, à la tête du gouvernement est celui d’un homme dont on dit qu’il est parfois autoritaire, mais qui sera d’autant plus obéissant qu’il approuve totalement la politique que le président veut mettre en œuvre à partir d’aujourd’hui. Qu’on ne compte pas sur la moindre reculade de M. Hollande. Il fera ce qu’il a annoncé. C’est l’imprévu qu’il aura du mal à gérer, surtout si cet imprévu est en contradiction avec son programme. Il a rencontré un premier écueil dès lundi dernier, quand il a essuyé le refus de Mme Aubry. Cela remettait en cause la parité hommes-femmes au sein du gouvernement, alors qu’il en avait fait l’une des promesses les plus importantes de sa campagne électorale. Tout à coup, lui et M. Ayrault ont été confrontés à la nécessité de trouver assez de femmes compétentes pour rétablir la parité. Toujours soucieux de créer le consensus, il a nommé Laurent Fabius au poste de ministre des Affaires étrangères, bien que l’ancien Premier ministre de François Mitterrand ait fait campagne pour le non au traité constitutionnel européen en 2005, ce qui ne manquera pas d’inquiéter nos partenaires au sein de l’Union. On y verra une nouvelle preuve de l’invulnérabilité en politique, en l’occurrence celle de M. Fabius : le mauvais choix d’un jour n’insulte jamais l’avenir.
Sans aller jusqu’à rejoindre l’analyse de Jean-François Copé, qui parle d’une « cohabitation » de l’Élysée avec le PS, on admettra que le « président de tous les Français » n’a plus son propre parti dans la poche. Loyalement, Martine Aubry fera une campagne assidue pour les législatives et tentera de donner une majorité au président Hollande. Elle affirme ne pas vouloir rester à la tête du PS au-delà du mois d’octobre. Dans ce cas, il est vrai, la difficulté de former le gouvernement n’aura été qu’une anicroche sans conséquence.
Il faut noter la nomination de Christine Taubira à la Justice, de Pierre Moscovici à la tête d’un gros ministère de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur, de Marisol Touraine aux Affaires sociales et à la Santé, de Manuel Valls à l’Intérieur, de l’entrée de Cécile Duflot (EELV) au gouvernement, au poste de l’Égalité des territoires et du Logement, de Jean-Yves Le Drian à la Défense (il y était attendu), de Nicole Bricq à l’Écologie, de Stéphane Le Foll, fidèle ami de M. Hollande, à l’Agriculture, d’Arnaud Montebourg à un curieux ministère du Redressement productif, de Michel Sapin, autre compagnon de route du président, à l’Emploi et au Travail, de Marilyse Lebranchu, aubryiste, à la Réforme de l’État, de Jérôme Cahuzac au Budget et de Najet Vallaud-Belkacem aux Droits des femmes (elle est aussi porte-parole du gouvernement).
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