NEISSERIA MENINGITIDIS (méningocoque) est le plus grand pourvoyeur de méningites bactérienne et de septicémies chez les enfants et les jeunes adultes au niveau mondial. On a l’habitude de considérer que le méningocoque de sérogroupe A occasionne plus de 95 % des cas, alors que les groupes B et C ne sont en cause que sporadiquement.
La prévalence des infections méningococciques est demeurée relativement stable en Chine pendant deux décennies, avec de 0,2 à 1 cas pour 100 000 personnes. Deux récentes éclosions de cas en Chine attribués au sous-groupe C ont attiré l’attention de biologistes, qui se sont attelés à la description de ce sous-groupe plus rare. Une surveillance nationale a été mise en place par le CDC de Chine à partir de 2004. Les diagnostics ont été posés sur l’isolation des pathogènes ou sur la détection d’antigènes de méningocoques dans le LCR. Un total de 542 souches ont été isolées dans 26 provinces. Parmi elles, on trouve 41 souches chez 356 patients et 99 souches chez 2 100 autres patients qui étaient en contact étroit.
Dix éclosions en 2003-2004.
A côté de cela, des éclosions de cas se sont produites dans la province d’Anhui en Chine : dix éclosions en 2003-2004, avec un total de 43 cas ; dix autres éclosions de cas en 2004-2005, avec 29 cas. Trente et une souches des 34 mises en culture pendant la première éclosion de cas sont des N.meningitidis du sous-groupe C. Et dix-sept des trente souches cultivées pendant la deuxième éclosion de cas sont également du groupe C. Par comparaison, les épidémies historiques de méningococcies en Chine provenaient de clones appartenant au sous-groupe A, dans des mouvements de vagues pandémiques.
Après analyse moléculaire, un clone de méningocoque possédant un type de séquence unique, ST-4821, a été identifié. Tout d’abord, en Anhui, en 2003-2004, puis il est apparu dans onze autres provinces par la suite. «Ce N. meningitidis ST-4821 est responsable des éclosions de cas à partir de 2003», estiment les biologistes.
La plupart des méningococcies du sous-groupe C en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord appartiennent à un complexe clonal différent (ET37), que l’on sait entraîner des maladies endémiques et épidémiques dans différentes parties du monde. «Bien que des investigations plus détaillées soient nécessaires pour mieux caractériser ces observations, les données présentées ici devraient aider d’autres chercheurs à suivre l’éclosion de cette nouvelle souche en Chine et ailleurs», soulignent Zhujun Shao et coll.
Les antibiogrammes.
Heureusement, poursuivent-ils, les antibiogrammes réalisés sur des souches provenant de différentes parties de Chine ont montré que les ménincocoques de ce génotype unique sont sensibles aux antibiotiques les plus fréquemment utilisés en thérapeutique ou en prophylaxie, y compris la pénicilline G, l’ampicilline, le céfotaxime, le meropenem, le cloramphénicol, la rifampicine, la minocycline, la ciprofloxacine et la lévofloxacine.
« The Lancet », vol. 367, 4 février 2006, pp. 419-423.
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