Les résultats de la chirurgie bariatrique peuvent chez certains patients aller au-delà des attentes, non seulement la réduction pondérale est majeure mais la correction des paramètres métaboliques peut être très rapide. Plusieurs communications présentées lors du congrès de l’American Diabetology Association qui se tient actuellement à Chicago, tentent de comprendre grâce aux modèles animaux les mécanismes qui pourraient expliquer les corrections métaboliques.
Les souris obèses chez qui on réalise un by-pass gastrique perdent du poids essentiellement en raison de la fonte de la masse grasse. Mais « chez l’homme, un tiers de la perte de poids se fait aux dépens de la masse maigre » a expliqué le Dr Abumrad (Vanderbilt) et « cela a un impact non négligeable sur la balance énergétique ». « Chez la souris, masse grasse et poids corporel sont associés avec l’augmentation de la balance énergétique alors que chez l’homme les choses sont différentes, après chirurgie bariatrique, on observe une chute de la dépense énergétique. »
Le Dr Vincent Aguire (UT Southwestern Medical Center) a étudié les effets neuronaux non spécifiques de la chirurgie bariatrique sur la perte de poids et l’homéostasie du glucose, et découvert qu’après un by-pass gastrique en Y, la chirurgie stimule différentes aires et circuits cérébraux. D’autres ont étudié l’impact de la chirurgie sur certains gènes notamment le gène MC4R (mélanocortine -4 receptor).
« Nous avons utilisé plusieurs modèles expérimentaux de souris qui ont montré que le gène MC4R intervient à la fois dans la perte de poids via le système nerveux autonome et dans la régulation d'une partie des effets sur l’homéostasie du glucose. »
Ces données expérimentales sont importantes car la mutation du gène MC4R est plus la fréquente dans l’obésité monogénique et les polymorphismes retrouvés chez 2 à 5 % des candidats à la chirurgie bariatrique qui présentent une obésité morbide. Certains patients porteurs de ce polymorphisme génétique répondent normalement à la chirurgie bariatrique alors que d’autres ont une perte pondérale exagérée et des réponses métaboliques très rapides ; ces résultats un peu exceptionnels pourraient au moins en partie s’expliquer par le gène MCR4 chez la souris... comme chez l’homme.
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