Exprimé surtout dans le cartilage

Un gène de susceptibilité à la gonarthrose

Publié le 16/07/2008
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LA SUSCEPTIBILITÉ à l'arthrose est influencée par une prédisposition génétique et de multiples gènes sont impliqués. L'équipe de Shiro Ikegawa, de l'institut Riken, à Tokyo, en collaboration avec des chercheurs chinois, a réalisé une étude génomique d'association afin de rechercher des variants génétiques prédisposant à la gonarthrose. Parmi les adultes âgés de plus de 30 ans, 6 % en sont atteints.

Les chercheurs ont génotypé 95 individus atteints de gonarthrose et 658 témoins, tous d'origine japonaise (base de donnée du Japanese Millenium Project). Environ 2 000 variants (SNP ou polymorphisme d'un seul nucléotide), montrant une association dans cette étude cas- témoins, ont ensuite été génotypés dans une autre série de cas-témoins japonais (646 cas/631 témoins), ce qui a permis de distinguer un seul variant associé à la gonarthrose.

Cette association a été confirmée dans une autre série japonaise (242 cas/485 témoins), puis dans une cohorte chinoise (417 cas/413 émoins).

Sur le chromosome 3p24.

Le variant réside sur le chromosome 3p24, dans un gène auparavant inconnu, baptisé DVWA, car la protéine prédite contient deux domaines homologues au domaine VWA (DVWA pour double von Willebrand factor A). Une analyse plus fine du gène a montré que trois variants sont significativement associés à la gonarthrose. Le gène DVWA est exprimé surtout dans le cartilage, ce qui suggère que la fonction de la protéine DVWA, encore inconnue, est associée au cartilage.

Autre découverte des chercheurs, la protéine DVWA interagit physiquement avec la bêtatubuline. Il est intéressant de noter que le domaine VWA est connu pour intervenir dans l'adhésion cellulaire et les interactions protéine-protéine. De plus l'équipe a découvert qu'une isoforme DVWA contenant 2 variants associés à la gonarthrose se fixe plus faiblement à la bêtatubuline.

Les chercheurs suggèrent donc que «DVWA soutiendrait le transport intracellulaire et jouerait sur la susceptibilité à l'arthrose en modulant la fonction chondrogénique de la bêtatubuline… Nos résultats aideront à identifier les mécanismes pathogènes de l'arthrose et aideront à développer de meilleures méthodes de diagnostic, de traitement et de prévention».

Miyamoto et coll., « Nature Genetics » 14 juillet 2008, DOI : 10.1038/ng.176.

> Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8405