Ces deux états, dépression et obésité, entretiennent une certaine réciprocité comportementale ; les personnes obèses peuvent devenir dépressives par la discrimination sociale liée à leur apparence ; les sujets dépressifs adoptent un mode de vie confiné, deviennent progressivement inactifs et modifient leur comportement alimentaire, ce qui les entraîne parfois vers l’obésité.
« Nous avons entrepris de suivre l’hypothèse selon laquelle dépression et obésité qui entrainent chacune des perturbations cérébrales pouvaient aussi partager des gènes communs » ont expliqué le Dr David Meyre, épidémiologiste et de biostatisticien, et le Dr Zena Samaan, psychiatre, qui publient leurs résultats dans Molecular Psychiatry.
Le « gène de la joyeuseté »
Les chercheurs de l’Institut Mc Master ont étudié le statut génétique et psychiatrique des patients inclus dans la cohorte EpiDREAM et analysés 17 200 échantillons d’ADN prélevés chez ces sujets qui ont été recrutés dans 21 pays différents. Chez ces patients, les chercheurs montrent que la présence du gène FTO associé à l’obésité, diminue de 8 % du risque de dépression.
En d’autres termes, il ne s’agirait pas seulement d’un gène de l’obésité mais d’un « gène de la joyeuseté » comme l’indiquent les auteurs. « Cette différence de 8 % reste modeste, reconnaissent-ils, et n’aura pas de conséquence, au jour le jour, dans l’approche thérapeutique de la dépression. » Il s’agit toutefois d’une confirmation puisque trois travaux antérieurs ont déjà suggéré qu’un gène de l’obésité puisse être facteur protecteur de la dépression.
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