Contre le VIH et le VHC

Un gant chirurgical qui « protège activement »

Publié le 21/06/2004
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HUTCHINSON SANTE propose un gant chirurgical, G-VIR, qui constitue une « protection dynamique » face aux risques de contamination par le VIH et le VHC lors d'accidents d'exposition au sang (AES).
Ce gant en élastomère de synthèse à trois couches contient dans sa couche centrale un liquide désinfectant dispersé sous forme de microgouttelettes. Grâce à un mode d'action original et breveté par Hutchinson (qui vient faire l'objet d'une publication dans « Nature »), le désinfectant est concentré, en cas de perforation, au point d'impact et expulsé sur l'objet vulnérant.

L'exemple de la peau d'orange.
Ce mode d'action unique est inspiré par l'orange : lorsqu'on pèle une orange, les pores émettent un liquide sous pression qui peut être projeté à plusieurs mètres. Il y a conversion de l'énergie élastique de déformation en pression exercée sur le fluide, ce qui permet de le projeter. Les propriétés de chaque couche du gant ont été ajustées afin de s'approcher de la structure d'une peau d'orange, pour en obtenir l'effet : l'expulsion d'un liquide sur l'instrument vulnérant. Sous l'effet d'une aiguille, la rupture du gant se décompose en trois étapes : immobilisation (l'aiguille déforme sans la traverser la première couche et la pression augmente dans la couche centrale) ; concentration (sous l'effet de la pression, les parois entre les cellules cèdent et le liquide se concentre au point d'impact) ; expulsion (en avançant, l'aiguille finit par percer la couche extérieure et le liquide désinfectant est expulsé sous l'effet de la pression). Le comportement du matériau couplé à l'action « flash » de l'agent désinfectant permet de diminuer la gravité d'un AES, en réduisant de manière très significative la charge virale transmise (F. Bricourt et coll., « Journal of Medical Virology », 2003).
G-VIR a été utilisé le 12 novembre 2003, dans le cadre d'une investigation clinique réalisée dans le service de chirurgie viscérale d'urgence du Pr J.-L. Caillot (CHU Lyon-Sud). Les résultats seront publiés prochainement.
D'une épaisseur et donc d'une sensation équivalente à celle du double gantage, ce gant assure dextérité, confort et résistance, tout en assurant un niveau de protection très supérieur. Le prix est cinq fois supérieur à celui d'un gant synthétique standard ; G-VIR est recommandé pour les procédures chirurgicales à risque (interventions à risque d'accidents élevé, interventions longues, difficiles, invasives, en obstétrique ou chez un patient à sérologie positive documentée...). Ce gant est dès à présent commercialisé dans les hôpitaux et cliniques, principalement à l'attention du personnel de bloc opératoire (chirurgiens, aides opératoires, infirmières de bloc...).

Conférence de presse organisée par Hutchinson Santé, à laquelle participaient : P.-C. Clout (président d'Hutchinson), le Pr J.-L. Caillot (CHU Lyon-Sud) et les Drs D. Abiteboul (Geres) et P. Hoerner (chef de projet Hutchinson Santé).

> Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7565