CE N'EST PAS dans la cour d'honneur du palais des Papes que débute cette édition du festival d'Avignon, mais, à l'extérieur des remparts, loin, dans un lieu de légende depuis plus de vingt ans : la carrière Boulbon. Dans cet espace minéral majestueux, Valérie Dréville, l'un des artistes associés cet été, présente et joue, avec ses amis qui cosignent la mise en scène, « Partage de midi », de Paul Claudel.
Ce spectacle se donnera pendant toute la durée du festival. Dans le droit fil de cette ouverture, Valérie Dréville, qui fut l'inoubliable bouchère du « Soulier de satin » mis en scène par Antoine Vitez, rendra hommage à ce maître, poète, traducteur, pédagogue.
L'autre grand événement d'ouverture est la transcription de « la Divine Comédie », de Dante, par l'autre artiste associé, l'Italien Romeo Castellucci. Dans son pays, le grand poème de 1307-1309 (15 000 vers) est un texte populaire que de grands acteurs disent, ici et là. Castellucci, qui étonne et aime scandaliser, travaille sur l'impossibilité de représenter l'écriture de Dante. Il se partage en trois chantiers : dans la cour d'honneur, dès le 5 juillet, « Inferno ». À Châteaublanc, dans l'ingrat bâtiment du parc des expositions, « Purgatorio », en mode théâtral aussi, à partir du 9 juillet. Pour « Paradiso », le metteur en scène opte pour une installation à découvrir à l'église des Célestins à partir du 11. Des lectures, des conférences, des débats accompagnent cette création.
Parmi les rendez-vous intéressants, « Ordet », du Danois Kaj Munk, oeuvre de 1925, connue grâce au film de 1955 de Carl Dreyer, dans une mise en scène d'Arthur Nauzicyel, à partir du 5 aux Carmes. Et puis, du côté des curiosités, la présence au festival des frères Quay, les cinéastes américains installés à Londres, auteurs de films étranges dont le dernier distribué en France est « l'Accordeur de tremblements de terre ». Ils proposent une installation qui occupe l'ensemble d'un hôtel particulier du vieil Avignon sous le titre « Night Nursery, ceux qui désirent sans fin ». Du 6 au 26 juillet.
Bien d'autres propositions : « Hamlet », par Ostermeier, les jolis spectacles, solos de cirque et de poésie, de Johann Le Guillerm, l'Argentin Ricardo Bartis, le Letton Alvis Hermanis, le Flamand Jan Fabre et un solo de danse, Stanislas Nordey avec un spectacle de l'Allemand Fralk Richter, et, promesse de puissance théâtrale, les travaux de Guy Cassiers et des textes de Tom Lanoye, grands artistes flamands, deux spectacles (5 au 14 juillet) à l'Opéra-Théâtre.
Tout le reste à découvrir, sans compter les forêts foisonnantes du off...
Tél. 04.90.14.14.14, www.festival-avignon.com.
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