Les prévalences de l’insuffisance cardiaque et du diabète de type 2 ne cessent d’augmenter. Il apparaît donc important de déterminer l’impact pronostique du diabète sur l’insuffisance cardiaque.
Les données présentées à l’EASD sont issues du registre de l’insuffisance cardiaque suédois 2003-2011 (Riks Svikt, the swedish heart failure registry), rempli par les médecins hospitaliers et libéraux. Le suivi de la cohorte a été effectué jusqu’en décembre 2011, pour une médiane de suivi de 22,5 mois.
La Dr Anna Norhammar a présenté les données sur l’insuffisance cardiaque ischémique, établies sur plus de 17 000 patients (dont 30 % de diabétiques). Les caractéristiques initiales des patients diabétiques étaient comparables à celles des autres patients (sauf pour l’âge moyen, de 75 ans chez les patients diabétiques, versus 77 ans pour les autres). Il en allait de même concernant la prise en charge pharmacologique : 84 % étaient traités par IEC, 88 % par bétabloquants, 67 % par statines et 54 % des patients avaient bénéficié d’une revascularisation.
+ 71%
Après ajustement, la mortalité chez les patients diabétiques atteints d’insuffisance cardiaque ischémique est augmentée de 71 % par rapport aux patients non diabétiques (voir figure). Chez les patients ayant bénéficié d’une procédure de revascularisation coronaire, la mortalité des diabétiques est moindre, mais le diabète reste toujours associé à un pronostic péjoratif.
Ce surrisque se retrouve aussi parmi les patients ayant insuffisance cardiaque ischémique à fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) conservée. En effet, la Dr Isabelle Johansson a présenté les données de 6 705 patients (dont 25 % de diabétiques) porteurs d’insuffisance cardiaque avec FEVG › 50 %. Après ajustement, la mortalité chez les patients diabétiques atteints d’insuffisance cardiaque ischémique à FEVG conservée est augmentée de 39 % par rapport aux patients non diabétiques.
Améliorer la prise en charge
Parmi les pistes d’amélioration, peut-être qu’une identification plus précoce de la prise en charge de la maladie coronarienne réduirait l’incidence de l’insuffisance cardiaque. Le recours aux procédures de revascularisation coronaire pourrait être envisagé de façon plus fréquente, puisqu’associé dans le suivi à un meilleur pronostic de l’insuffisance cardiaque. Enfin, le traitement pharmacologique à visée cardiovasculaire doit être optimisé chez ces patients à très haut risque. On attend avec impatience l’analyse de la survie en fonction du traitement antidiabétique utilisé !
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