Des généticiens ont annoncé dimanche avoir découvert un premier facteur de risque génétique lié aux formes courantes de la migraine, laissant entrevoir de nouvelles voies thérapeutiques. Cette étude dont les conclusions sont publiées dimanche sur internet par le journal spécialisé Nature Genetics a examiné le profil génétique de plus de 50.000 personnes, afin d'établir une comparaison entre les migraineux et les autres. Ils soulignent ainsi une petite variation de l'ADN qui augmenterait le risque d'avoir des migraines de l'ordre d'un cinquième.
Bonne nouvelle pour les 300 millions de personnes dans le monde souffrent quotidiennement de migraine ? C'est en tout cas la première fois qu'on trouve un lien génétique dans la forme courante de la maladie: jusqu’alors, un lien génétique avait déjà été mis en évidence, mais pour certaines formes rares de migraine.
La variation génétique ("allèle"), appelée "rs1835740", est située sur le chromosome 8 entre deux gènes ("PGCP et MTDH/AEG-1"). Ce variant génétique régule le niveau du glutamate qui sert de messager entre les neurones. Ceci suggère que l'accumulation de glutamate à la jonction ("synapses") entre les neurones pourrait avoir un rôle déclencheur des crises de migraine. Si cela se confirmait, empêcher cette accumulation représenterait une nouvelle cible thérapeutique prometteuse, estiment les auteurs de l’étude.
Pour autant, les chercheurs prévoient désormais d’explorer des sujets moins atteints que dans leur étude dans laquelle le génome de plus de 6.000 migraineux européens (Allemagne, Finlande, Pays-Bas) a été comparé à celui de non migraineux. Mais les patients, recrutés principalement dans des cliniques spécialisées, pourraient ne représenter que les formes les plus sévères de la migraine courante, admettent les auteurs.
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