UNE DISPOSITION est presque passée inaperçue dans le « Journal officiel ». Un arrêté du 5 janvier 2007 fixe, à compter de la prochaine rentrée universitaire et pour une durée de quatre ans, deux thèmes prioritaires qui doivent faire l'objet de séminaires pendant le deuxième cycle : les addictions et les conduites dopantes, ainsi que la préparation aux grandes menaces sanitaires (pandémies et risques nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques). En découvrant cette nouvelle disposition réglementaire, le Pr Patrice Queneau, président d'honneur de l'Association pédagogique nationale pour l'enseignement de la thérapeutique (Apnet) et membre de l'Académie de médecine s'est étonné que la prévention de la iatrogénie, qui figurait parmi les thèmes prioritaires de formation depuis 2001, ait disparu de la liste. «La formation au bon usage des traitements est essentielle, confie le Pr Queneau . L'iatrogénie médicamenteuse est responsable de 128000hospitalisations par an pour les seuls hôpitaux publics, selon un rapport de la Direction générale de la santé (DGS) de 2003. Les enjeux de la formation à la détection de l'iatrogénie sont sous-évalués».
Priorités.
Le doyen honoraire de la faculté de médecine de Saint-Etienne estime que l'apprentissage de cette discipline auprès des jeunes générations est essentiel pour permettre une meilleure prise en charge des patients âgés polypathologiques. La décision prise par le gouvernement d'enlever l'iatrogenèse et sa prévention des thèmes prioritaires de formation est d'autant plus mal comprise par le Pr Queneau qu'un groupe de travail pluridisciplinaire a été mis en place par le ministère de la Santé et s'est réuni la semaine dernière pour aborder cette problématique. Le groupe de travail a rédigé un courrier à Didier Houssin, directeur général de la Santé, dans l'espoir d'obtenir gain de cause. «Nous ne demandons pas d'enlever la thématique de la préparation aux grandes menaces sanitaires qui a toute sa place dans ces séminaires, assure le Pr Queneau . Nous souhaitons juste que le séminaire sur l'iatrogenèse (ndlr: deux à trois demi-journées pendant le 2ecycle) soit reconduit en plus des deux thèmes choisis à la prochaine rentrée.» Le Pr Queneau est d'autant plus concerné par cette mesure que l'Apnet, dont il est le président d'honneur, est très impliquée dans l'enseignement et la recherche clinique axée sur le médicament auprès des étudiants et des médecins.
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