« Kabuki », de Maurice Béjart, par le Tokyo Ballet

Un exotisme de bon aloi

Publié le 28/10/2001

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CLASSIQUE

Créé à Tokyo en 1986 par le Tokyo Ballet, avec comme soliste Eric Vu An, « Kabuki », chorégraphie de Maurice Béjart inspirée de la pièce de théâtre kabuki « Kanadehon Chushingura, ou le Trésor des vassaux fidèles », uvre classique de la littérature japonaise élaborée par un groupe d'écrivains autour de Takeda Izumo (1691-1756) pour le bunraku puis le kabuki, et présentée pour la première fois à Osaka en 1748, vient d'occuper pendant une semaine la scène du Châtelet.

Belle compagnie créée en 1964, le Tokyo Ballet, rompu à toutes les techniques de danse, est l'interprète idéal de Maurice Béjart dont il possède plusieurs chorégraphies à son répertoire.
« Kabuki » est fait de tableaux courts qui évoquent cette grande légende sous forme de vignettes sobrement composées tant pour la chorégraphie que pour le décor (magnifique travail comme pour les costumes de Nuno Corte Real) qui évoquent le Japon antique des guerriers et des intrigues de cour.
Malheureusement interrompue par un entracte (que ferait le public parisien sans ces regrettables entractes qui s[212]éternisent au profit des conversations mondaines et au détriment de la continuité dramatique des uvres ?), l'action est une belle fresque, pas toujours clairement lisible mais suffisamment explicite pour que s'en dégage un réel parfum exotique et d'antiquité. Maurice Béjart y avoue ça et là des influences indéniables mais l'ensemble de la chorégraphie a beaucoup d'impact et de tenue.
On aurait sans doute préféré une musique moins racoleuse que celle de Toshiro Mayuzumi ; reconnaissons-lui cependant son efficacité. Le soliste Naoki Takagishi se distinguait dans le rôle principal de Yuranosuke, mais c'est l'ensemble du Tokyo Ballet qui a été vivement fêté pour son excellence.

Nouveau Festival international de la danse. Châtelet (01.40.28.28.40).

Olivier BRUNEL