TROIS GRANDES MANIFESTATIONS émergent des nombreux troubles recensés dans le cadre du syndrome prémenstruel. Elles surviennent dans les huit jours précédant les règles et sont assez caractéristiques : tension mammaire parfois importante, avec hypersensibilité des seins, souvent associée à des jambes lourdes ; troubles thymiques très fréquents, avec sautes d'humeur, irritabilité, céphalées, fatigue, troubles du sommeil, fringales, crises de larmes, voire troubles dépressifs ; troubles digestifs, avec ballonnement abdominal, nausées, vomissements, troubles du transit. L'intensité de ces signes est très variable selon les femmes et ils disparaissent dès le premier jour des règles.
Des causes génétique, endocrinienne, allergique, métabolique, hormonale sont évoquées, et notamment une susceptibilité hormonale augmentée lors des variations cycliques normales des hormones. Des taux bas de sérotonine ont été retrouvés chez des femmes sujettes aux troubles de l'humeur ou dépressifs, et les syndromes thymiques semblent en rapport avec une modification de la réponse aux neurotransmetteurs, notamment la sérotonine (1). Enfin, des problèmes psychologiques sous-jacents sont aussi déterminants dans l'expression des syndromes thymiques.
Hygiène de vie d'abord.
Des mesures hygiénodiététiques permettent de mieux gérer cette période difficile pour les femmes, en évitant les excitants (alcool, tabac), en limitant thé et café, en réduisant la consommation de sel qui favorise la rétention hydrosaline. Il est également important de veiller à un bon équilibre alimentaire, avec un apport en fruits et légumes (riches en fibres, vitamines et sels minéraux), la consommation de poissons de mer froide et l'utilisation d'huile de colza ou de noix (pour leur apport en acides gras essentiels). Une activité physique régulière, des techniques de relaxation, voire une psychothérapie de type cognitif ou comportemental sont utiles en cas de troubles anxieux ou dépressifs marqués.
Certains compléments nutritionnels semblent atténuer l'intensité des troubles : acides gras oméga 3 (huile de poisson de mer froide) et oméga 6 (huile d'onagre, de bourrache), zinc, magnésium et vitamine B6. Dans le cadre de manifestations plus sévères et résistant à ces premières mesures, la pilule contraceptive, en bloquant l'ovulation, permet parfois de réduire certains troubles. Les inflammatoires sont intéressants en raison de leur action antiprostaglandine, avec un effet calmant et antalgique. Des anxiolytiques ou des antidépresseurs à petites doses peuvent être utiles dans la seconde partie du cycle en cas de troubles psychiques importants. Enfin, les résultats obtenus avec les Isrs (inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine) prescrits durant la phase lutéale sembleraient intéressants sur les syndromes thymiques.
(1) « Le Quotidien du Médecin », numéro spécial 7289 du 6/3/2003.
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