L E gouvernement devrait réagir avec la plus extrême sévérité contre les hausses de prix qui anticipent la mise en circulation de l'euro.
Comme il a décidé de geler les prix pendant la période de transition du début de 2002, producteurs et consommateurs ont parfois profité des congés d'été pour augmenter leurs prix, souvent dans des proportions intolérables. Cette pratique en dit long sur le civisme et l'éthique de certains industriels ou commerçants. Il faut donc obtenir par l'application des lois ce qu'on n'obtient pas par la coopération.
Le passage à l'euro ne se fera pas sans difficultés. Tout consommateur sera soumis à un effort de calcul relativement compliqué. Il ne faut pas ajouter à cette charge inévitable le désagrément d'une envolée des prix.
Mais il est bon que la monnaie unique européenne soit enfn mise en circulation, même si l'événement se produit dans une conjoncture plutôt défavorable. D'abord parce que plus tôt on manipulera les euros, plus vite on s'y habituera. Ensuite parce que l'euro, quand il sera dans 400 millions de poches, commencera à exister vraiment et à être pris au sérieux sur le marché monétaire. En bonne logique, il devrait s'apprécier par rapport au dollar et au yen. Il n'est d'ailleurs pas impossible que s'établisse une parité euro-dollar puisque, aujourd'hui déjà, un euro vaut 91 cents, contre 1,17 dollar lors de son lancement sur les marchés financiers en janvier 1999.
Le président de la Banque centrale européenne, Wim Duisenberg, a présenté les nouveaux billets le jour même où il annonçait la baisse de 0,25 % des taux d'intérêt. Cette baisse semble avoir déçu les marchés boursiers dont la chute a été impressionnante la semaine dernière. Mais il ne s'agit que d'un épisode. Les investisseurs commencent à fuir les Etats-Unis et à rapatrier leurs capitaux en Europe, ce qui devrait se traduire à terme par une remontée de l'euro. Bien entendu, une reprise économique aux Etats-Unis ferait de nouveau baisser l'euro. Entre deux maux, le moindre (la dépréciation de la monnaie unique) est préférable.
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