> Cinéma
DUR ET RISQUÉ métier que celui de distributeur. Une date mal choisie et la carrière du film est compromise. C'est la raison pour laquelle, l'été a longtemps été boudé, contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis. Mais la tendance est en voie de se renverser. Quelques grandes réussites, comme la sortie de « la Dilettante » (plus de 500 000 entrées en 1999), et la constatation que la fréquentation est meilleure en août qu'en septembre, ont achevé de convaincre les réticents. Alors il y aura beaucoup de films nouveaux en juillet et en août, et pas seulement des « blockbusters » américains.
A tout seigneur tout honneur : « Fahrenheit 9/11 », palme d'or cannoise, sort le 7 juillet dans un montage légèrement revu par le réalisateur Michael Moore. Une arme anti-Bush qui aurait gagné à un peu plus de nuances.
Avec le sourire.
Patrick Timsit fait de la fascination pour l'Amérique un sujet de comédie et réunit dans « l'Américain » (7 juillet) Thierry Lhermitte et Lorant Deutsch. Au rayon comédies policières, on rangera avec un peu de perplexité « San Antonio » (21 juillet), de Frédéric Auburtin, dans lequel Gérard Lanvin incarne le héros de Frédéric Dard et Gérard Depardieu son comparse Bérurier. Et sans aucun doute « Nos amis les flics » (4 août), de Bob Swaim, avec Daniel Auteuil et Frédéric Diefenthal, primé au festival des films de l'été de Saint-Malo (une bande de petits loubards prend d'assaut un commissariat...). Inclassable mais sûrement drôle, « Atomik Circus » (21 juillet), premier long métrage de Didier et Thierry Poiraud, venus de la publicité, avec Vanessa Paradis, Benoît Poelvoorde, Jean-Pierre Marielle et des extraterrestres.
Comédie, aussi, « Cause toujours » (28 juillet), une fantaisie sur le soupçon de Jeanne Labrune, avec Victoria Abril, Jean-Pierre Darroussin et Sylvie Testud. Et encore deux films avec Julien Boisselier, « J'me sens pas belle » (11 août) et « Tout le plaisir est pour moi » (18 août), avec respectivement Marina Foïs et Marie Gillain.
D'autres films français méritent le détour, avec des centres d'intérêt divers. La Corse dans « le Secret d'Elena » (7 juillet), de Frédéric Graziani, une histoire de famille avec Michel Duchaussoy, Stéphane rideau et Vahina Giocante. Marguerite Duras adaptée par Michelle Porte avec « l'Après-midi de Monsieur Andesmas » (14 juillet), rencontres de deux solitaires incarnés par Michel Bouquet et Miou-Miou.
Il n'y a pas que la France.
Violences et passions.
Dans « Ne dis rien » (7 juillet), Iciar Bollain évoque le drame des femmes battues en Espagne. Dans « Alexandrie... New York » (7 juillet), Youssef Chahine raconte lui aussi le rêve américain d'un réalisateur égyptien qui pourrait lui ressembler. Dans « Just a kiss » (14 juillet), Ken Loach met en scène, à Glasgow, une histoire d'amour contrariée par le racisme - exacerbé après le 11 septembre - entre un jeune Pakistanais et une Irlandaise catholique. Dans « Head on » (21 juillet), ours d'or du festival de Berlin, Fatih Akin filme le mal de vivre d'une jeune turco-allemande.
Le futur et le passé.
Des Etats-Unis arriveront des productions d'intérêt inégal. Succès annoncé, sans qu'on ait besoin de s'y attarder, pour « Spiderman 2 » (14 juillet), de Sam Raimi ; « la Ferme se rebelle » (28 juillet), dernière production animée de Disney ; « les Chroniques de Riddick » (18 août), avec Vin Diesel ; ou encore « le Tour du monde en 80 Jours » (11 août), avec Jackie Chan dans le rôle de Passepartout ! Mention spéciale pour « I-Robot » (21 juillet), d'Alex Proyas, avec Will Smith, qui s'inspire d'un roman du grand Isaac Asimov (un robot pourrait avoir commis un meurtre, au mépris des lois de la robotique) ; et pour « le Roi Arthur » (4 août », d'Antoine Fuqua, qui vise à raconter, en grand spectacle, les aventures de ceux qui ont inspiré la légende des chevaliers de la Table ronde (un chef pour défendre l'Angleterre contre les Saxons). Et pourquoi pas, pour Nicole Kidman, « Et l'homme créa la femme » (7 juillet), de Franck Oz, comédie remake de « The Stepford Wives » ; ou « The Cooler » (18 août), premier film de Wayne Kramer, prix du jury au festival du film policier de Cognac, dans lequel William H. Macy incarne un être falot utilisé dans un casino de Las Vegas pour communiquer aux joueurs sa légendaire déveine ? Ou encore « le Village » (18 août), un village que M. Night Shyamalan a imaginé entouré d'une force maléfique.
Et pour finir un grand plaisir, trente ans après, « Nous nous sommes tant aimés », d'Ettore Scola, en version restaurée (le 14 juillet).
Psychiatres et médecins
En juin 1940, lors de la Débâcle, des malades mentaux voient s'ouvrir les portes de leur hôpital psychiatrique. C'est la « Folle embellie » (7 juillet) évoquée par Dominique Cabrera avec Miou Miou, Jean-Pierre Léaud, Maryline Canto, Julie-Marie Parmentier, Yolande Moreau et des patients volontaires de l'hôpital d'Angers, où le début du film a été tourné.
Philippe Locquet, ancien tiqueur, a de la suite dans les idées. En 1998, il a réalisé un court métrage appelé « les Tiqueurs ». Aujourd'hui, il signe avec les mêmes comédiens, eux-mêmes plus ou moins touchés, « T.I.C. » (4 août), sous-titré « Trouble involontaire convulsif ».
Dans « Mon père est ingénieur » (18 août), Robert @ met en scène deux médecins, deux amis d'enfance qui se retrouvent ; , elle (Ariane Ascaride), médecin de quartier, est en état de sidération, et lui (Jean-Pierre Darroussin), de retour de missions humanitaires, veut savoir pourquoi.
C'est la rentrée !
Le cinéma n'attend pas la rentrée scolaire. Le 25 août marquera le début de la nouvelle saison, ouverte internationalement par le festival de Venise (du 26 août au 5 septembre). On pourra découvrir le beau film de Tony Gatlif, prix de la mise en scène à Cannes, « Exils ». La nouvelle comédie d'Ivan Attal avec son épouse Charlotte Gainsbourg, intitulée, tiens, tiens, « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant ». Et encore « Eros thérapie », de Danièle Dubroux, avec Jeanne Balibar et François Berléand.
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