LES RESULTATS suggèrent qu'une simple dose quotidienne de 400 mg d'imatinib est suffisante pour induire une réponse thérapeutique. Une dose de 800 mg peut toutefois apporter une amélioration légère de la survie sans progression. Ce projet « de bonne méthodologie » selon un éditorialiste du même numéro du « Lancet », constitue la plus grande étude de phase III jamais réalisée dans les Gist, tumeurs rares et graves du tube digestif.
Le travail collaboratif a consisté à étudier 946 patients présentant un Gist au stade métastatique. Ils ont été randomisés pour recevoir 400 mg d'imatinib, soit une fois, soit deux fois par jour. Au terme de deux ans de suivi, 50 % (235 parmi 473) des patients recevant 800 mg quotidiens avaient subi une progression tumorale contre 56 % (263 parmi 473) dans le groupe des 400 mg/j. Le taux de patients en vie et sans progression tumorale est en faveur du protocole comportant les deux prises quotidiennes (p = 0,026).
Davantage d'interruptions de traitement.
En comparant le groupe une dose quotidienne au groupe deux doses quotidiennes, il y a eu plus de réductions de dose (16 % versus 60 %) et d'interruptions de traitement (40 % versus 64 %) dans le second cas. Globalement, il n'y a pas eu de différences dans les nombres des patients éprouvant des effets secondaires du traitement.
Il n'y a pas de différences entre les groupes concernant les résultats globaux. Une réponse complète est enregistrée chez 5 % (52) des patients, une réponse partielle est survenue chez 47 % (442) et la stabilisation de la maladie est atteinte chez 32 % (300) des patients.
Selon les commentaires des investigateurs : « Si le but du traitement est d'induire une réponse, une dose quotidienne de 400 mg d'imatinib donnée pendant quatre à six mois semble suffisante. Cependant, chez les patients présentant une tumeur étendue et métastatique, la survie plus prolongée sans progression tumorale réalisée avec 400 mg deux fois par jour pourrait faire préférer ce protocole. Maintenant, on peut se demander si le même résultat pourrait être obtenu avec une diminution des effets secondaires, en jouant sur la clairance du médicament. Il faudrait faire un travail d'investigation en commençant par une dose de 400 mg au démarrage, suivie par des augmentations régulières par paliers pour atteindre 400 mg deux fois par jour. »
Le Gist est une tumeur mésenchymateuse apparemment liée aux cellules qui constituent le plexus myentérique. On a trouvé au niveau moléculaire la présence d'une mutation du récepteur KIT (avec gain de fonction) et occasionnellement une autre mutation sur le récepteur du Pdgf.
Dans le Gist, l'imatinib est utilisé pour cibler la protéine KIT, qu'il inhibe en bloquant les voies de signalisation intracellulaire de la tyrosine kinase. Le produit a une AMM dans le monde entier pour le Gist, tumeur qui ne répond pas aux chimiothérapies conventionnelles.
« The Lancet », vol. 364, 25 septembre 2004, pp. 1127-1134 et commentaire pp. 1101-1102.
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